1-04 Marco Polo
De John Lucarotti (7 épisodes)
Réalisation : Waris Hussein & John Crockett
Bonne nouvelle ! Ce Marco-Polo est en couleur. Moins bonne nouvelle. L’épisode a été détruit par la BBC à la fin des années 60. Procédé classique de la chaîne qui coûta la vie à presque l’intégralité de la saison 1 de chapeau melon et bottes de cuir et nous aurait privé des épisodes du Monty Python’s flying circus si les six génies n’avaient pas copié en douce les bandes pour stocker dans la cave de Terry Jones. Ca nous donne un épisode reconstitué à partir de photos (en couleur) et des bandes sons de l’époque. Un visionnage surréaliste qui vit se succéder parfois les mêmes photogrammes sur plusieurs minutes avec des sons bizarres et décalés en fond (Susan rit sur la photo et on l’entend hurler en fond) et ce sur sept épisodes de 23 mn. Il n’en demeure pas moins que ce Marco Polo est intéressant dans sa première moitié.
Le Docteur et ses trois compagnons atterrissent sur le toit du monde en 1298. Ils ne tardent pas à rencontrer le grand explorateur Marco Polo, qui souhaite offrir au Khan le TARDIS, un bien inestimable (une caravane qui vole pensez-vous…), afin de pouvoir se défaire de son service et regagner l’Europe. Il embarque donc les quatre dans un périple à travers le désert, sans se douter que Tegana, un traître mongol, a juré leur perte. On retrouve dans ce deuxième épisode du passé toute la vocation éducative de la série. L’adolescente accompagnée de ses deux profs (compagnons initiés) et d’un membre de sa famille (Le Docteur, qui ne sert encore une fois qu’à être malade) voyagent à travers le temps pour immerger le jeune spectateur dans l’Histoire et en profiter à l’occasion pour apprendre des choses sans s’en rendre compte (que les Hashashins amènent le terme assassin par exemple). L’idée ingénieuse est de faire témoigner le personnage historique sur la présence des intrus, de laisser de temps à autre Marco-Polo faire le récit de son aventure avec ces gens venus d’ailleurs. Ainsi ils sont incorporés à ses récits et à l’Histoire par un point de vue extérieur et les voyages permettent de s’améliorer en géographie de l’époque. Malins va !
Tout se gâte à l’épisode 4. Après avoir mis bien du temps à passer des soupçons à la certitude, ce quatrième épisode se résume à prouver à un Marco Polo un peu neuneu que le grand guerrier mongol Tegana lui veut du mal. Le problème est que l’intrigant pourrait parader avec une fanfare en dévoilant son plan à Marco qu’il lui ferait encore confiance, alors on tire la manche (à défaut du polo) de Marco d’un coté et de l’autre pendant un trois quart d’épisodes jusqu’à ce que Tegana gagne. Content de lui, le grand chef de guerre s’autorise des apartées de satisfaction qui n’auraient pas déparées dans Astérix et Cléopatre. En live, c’est une autre paire de manches. Les derniers épisodes sont très laborieux, poursuivant le jeu du chat et de la souris avec le Tegana, envoyant de temps en temps Ian sauver une des femmes qui se perd (…). Un des climax voit le petit fils de Gengis Khan et le Docteur comparer leurs rhumatismes et s’affronter au backgammon pour le TARDIS (le Doc trouve encore le moyen de perdre). L’autre consiste à voir Ping Cho, la jeune copine de Susan qui les suivait et qui était promise à un vieux ne pas l’épouser au final, le tout étant expédié en une scène sans avoir même vu le type en question. Pas fameux.

– Incroyable! On est tous les deux vieux et on a tous les deux mal au dos!
Note de l’épisode (N) : 4/10
Note d’intérêt dans la mythologie de la série (IM) : 3/10
De cet arc, il ne reste que la bande sonore, ainsi que des photos en noir et blanc ou couleurs tirées du tournage (photosnaps) conservés par le réalisateur Waris Hussein. La 4ème partie, tournée par John Crocker, est par conséquent vide de toute image, les quelques telesnaps diffusées dans les reconstitutions sont pour la plupart du temps des photomontages.
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