8-04 Colony In Space
De Malcolm Hulke (6 épisodes)
Réalisation : Michael E. Bryant
« Il serait peut-être temps de faire décoller le TARDIS pour envoyer notre Docteur dans le futur, parceque ça manque un peu » s’emportent une poignée de scénaristes de la série (et ils ont raison). Heureusement la production, pour les satisfaire, a son nouvel alter-égo : Le Haut-Conseil des TimeLords, du pain béni pour scénariste. D’autant plus quand le Maître erre en liberté dans l’espace-temps et qu’il convoite une arme de destruction très massive. Et si ils envoyaient le Docteur faire leur sale besogne en l’an 2472 ? Après tout, ils peuvent télécommander le TARDIS. Le Docteur et Jo sont donc conduits contre leur gré au 25ème siècle sur la planète Uxarieus qui est habitée par de gentils colons qui ont dépensé leurs dernières économies pour trouver le vaisseau qui leur permit de s’établir sur la planète. Mais la récolte est faible et une race de primitif les terrorise. Derrière cette terreur se cache une méchante compagnie d’exploitation minière qui prétend avoir les droits d’exploitation du sol de la planète et entend bien déloger les gentils colons. Ils kidnappent Jo et un des colons, forçant ceux-ci à contre-attaquer. Un arbitre venant de la Terre devra intervenir pour régler ce conflit insoluble, et cet arbitre n’est nul autre que le Maître.
Et le vainqueur du concours du type le plus corporate est…certainement pas le monsieur à droite
Colony in Space est un beau saut en arrière. Il apparaît même étrange durant les premiers épisodes de voir conter cette histoire en couleur avec Jon Pertwee dans le rôle titre. Une histoire de planète lointaine dans le futur, de territoire convoité par deux camps, de déchéance après un âge d’or. Tant de thèmes qui nous renvoient aussi loin que l’époque de William Hartnell (ça ne fait que quelque mois pour l’auteur de ces lignes, mais mettons-nous à la place des anglais de 1971). C’est ce charme retrouvé, à double tranchant, qui rend cet arc si prévisible et beaucoup moins intéressant sur la longueur. Il y’a peu de surprises, juste un assemblage de pièces que l’on sent venir de loin, y compris cette apparition du Maître annoncée dès le début par le Haut Conseil et qui ne jure guère dans la routine de cette saison. Il convoite cette fois une Etoile Noire avant l’heure, une arme pouvant détruire les étoiles appartenant à une civilisation qui fut jadis éclairée et qui maintenant se consume. Cette arme pourrait évidemment le mener à être le Maître de l’Univers, et comme il n’est guère revanchard, il s’associerait bien avec le Docteur pour faire 50-50.
Le Maître essaie toujours de convertir le Docteur, cette fois avec de belles images
Quoi de neuf et de foncièrement intéressant dans l’affaire ? L’arc permet à Jo de faire un voyage dans le temps, ce qui est un beau cadeau que Liz n’aura pas eu. Si la nouveauté du saut dans le futur pour la compagne est bien exploitée au départ, on peut regretter que la suite ne mette pas plus en avant l’inconnu qui se profile devant cette pauvre fille qui n’a rien demandé, à part bosser dans un labo avec un E.T bizarre. On y retrouve Bernard Kay (qui a déjà joué Carl Tyler, Saladin et le DCI Crossland dans la série) dans le rôle de Caldwell, un minéralogiste qui appartient au staff de l’entreprise mais se questionne sur la nécessité de recourir à la manière forte. Son dilemme donne de l’épaisseur à l’intrigue, tout comme cette peuplade au glorieux passé dont l’Histoire qui n’est qu’effleurée gagne à rester dans l’ombre de l’arc.
Il fut un temps où les Bad Taste préféraient l’Etoile Noire aux burgers humains
N : 6
IM : 5
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