17-02 City of Death
De David Fisher, Douglas Adams & Graham Williams (4 épisodes)
Réalisation : Michael Hayes
Le Docteur et Romana font les touristes dans le Paris contemporain. En visite au Louvres, le Docteur se rend compte que la comtesse Scarlioni possède un bracelet extraterrestre qu’elle a dû utiliser pour scanner les systèmes de sécurité. Il le lui subtilise. Les deux Time Lord sont alors poursuivis par le détective Duggan, que le musée a chargé d’enquêter secrètement sur le comte Scarlioni et sa femme, qui pourraient bien être amenés à voler la Joconde dans un futur prochain (le comte a déjà mis sur le marché nombre de tableaux volés). A peine les a-t-il attrapés qu’ils sont tous les trois enlevés par les nervis du comte. Derrière ses allures d’homme cultivé, Scarlioni effectue des expériences dans son grenier qui semblent agir sur l’espace-temps. Il se révèle être Scaroth, le dernier de la race des Jagaroths, espèce éteinte depuis quatre cent millions d’années. Se posant sur la Terre, le vaisseau de Scaroth explosa et des versions de lui furent dispersées sur Terre à différentes époques. Sa version de 1979 (le comte Scarlioni donc) détient dans ses appartements sept copies de Mona Lisa effectuées par Leonard de Vinci en 1605 sous l’ordre du Capitaine Tancredi, une des copies de Scaroth. Le Comte compte vendre les sept copies après avoir subtilisé l’original au Louvres, puis utiliser cet argent pour construire une machine à remonter le temps. Mais empêcher l’explosion originelle pourrait tuer toute vie sur Terre.
C’est officiel. Paris est la destination numéro 1 dans le guide du routard galactique
Difficile de résumer City of Death tant cet arc comporte de développements scénaristiques, tous aussi passionnants et nécessaires à la compréhension de l’histoire. Le script de départ de David Fisher (scénariste de Stones of Blood et Androids of Tara) contenait une grande partie des éléments de l’arc ( la Joconde, le détective, l’alien ) , mais se déroulait en 1928 et en partie à Monte-Carlo . Williams et Adams durent le stabiliser dans le Paris de 1979 pour limiter les coûts et se passer de K9 pour les mêmes raisons. Nous avons néanmoins le droit à une virée du Docteur en 1509 chez Léonard De Vinci et à une visite quatre cent millions d’années plus tôt, alors que la vie allait naître sur notre planète. Le Docteur, Romana et Duggan doivent empêcher le comte d’interrompre l’explosion de son vaisseau car c’est précisément cette explosion qui a créé la première vie sur Terre. Un développement inattendu et un peu hors de proportion qui passe comme une lettre à la poste, tant ce qui précède est admirablement écrit et prenant.
Le comte sans le maquillage. Le secret de la jet set révélé.
City of Death jongle habilement entre différents lieux et différents protagonistes. Le scénario parvient à conjuguer le film de casse, le récit de détective Holmésien (qui eut une pareille aventure à Paris), la S-F chère à Four, un coté totalement décomplexé dans les déplacements temporels et un humour fin principalement basé sur les personnages (probablement l’apport d’Adams). Cet humour ne fut pas très bien accueilli par les spectateurs de l’époque, comme ce fut déjà le cas pour les premiers épisodes humoristiques de Dennis Spooner, mais il fit gagner ses galons à l’arc au fil du temps. Le personnage de Duggan, détective anglais qui aime foncer dans le tas et casser du verre, apporte la dimension humaine nécessaire à une aventure dans laquelle cohabitent deux civilisations beaucoup plus avancées. Pour ne rien gâcher, John Cleese fait un caméo hilarant dans le rôle d’un spectateur admirant le TARDIS exposé comme pièce de musée, avant que les trois n’embarquent illico presto et qu’il se dématérialise (^^). Moderne et diablement original, cet arc ne comporte aucun défaut. Seule la vision très « touriste anglais » de Paris sautera aux yeux des parisiens qui regarderont l’épisode, mais les déplacements au coeur du Paris de la fin des années 70 est suffisamment instructive pour passer dessus.
C’est un coup de poing normal pour Duggan, mais un coup de poing de géant pour l’humanité
N : 9
IM : 6
Le meilleur arc depuis « The talons of Weng-Chiang » tout simplement.
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