19-03 Kinda
De Christopher Bailey (4 épisodes)
Réalisation : Peter Grimwade
L’équipage de reconnaissance envoyé par la Terre sur la (planète) jungle Deva Loka est réduit de moitié après plusieurs disparitions, ce qui crée une ambiance pas top parmi les trois survivants que sont le commandant Sanders, le chef de la sécurité Hindle et la scientifique Todd. Le Docteur atterrit alors sur Deva Loka, bien décidé à trouver un lieu de repos pour le TARDIS pendant que la pauvre Nyssa se remet de son malaise de la fin de l’épisode précédent. Il part explorer la chouette planète verte avec Adric et Tegan. Alors que la jeune terrienne s’endort au contact de cristaux musicaux, Le Docteur et Adric sont capturés par un mécha à taille humaine qui les mène aux dômes occupés par les colons terriens. Ils sont vité confrontés à la folie de Hindle qui se croit le seul maître à bord. Pendant ce temps, Tegan rencontre un esprit malin, le Mara qui la convainc de prendre possession de son corps. Le commandant Sanders fait quand à lui la connaissance des Kinda, les bons sauvages qui peuplent la planète et qui lui offrent une curieuse boîte que les hommes ne devraient pas ouvrir.
Après l’hystérie, Tegan s’essaie à la schyzophrénie. Quel talent !
On ne s’étonnera plus de voir un environnement qui paraît nettement plus humain qu’alien, ni des connaissances qui se rapprochent beaucoup des nôtres. Si Kinda s’aventure une nouvelle fois sur le terrain du bon sauvage, il n’est ici que peu question de colonisation (en tout cas pas abordé au premier degré, comme sous Four), mais d’exploration du mode de vie des Kinda à la manière de l’ethnologue. Kinda, c’est un peu Claude Levi-Strauss qui croiserait Vol au dessus d’un nid de coucou. La société matriarcale un peu extrémiste décrite change de ce qui a déjà été vu dans la série et apporte même une touche d’humour salutaire lorsque les figures d’autorité masculines perdent toutes l’esprit. Le Docteur est même traîté d’idiot à plusieurs reprises, chose à laquelle il parvient plutôt bien à s’accommoder. Kinda est un épisode drôle qui bénéficie d’un bon casting (Simon Rouse – voir capture du bas – est un taré exceptionnel) et d’un traitement inhabituel. Des scènes oniriques croisent des délires et expérimentations de réalisation, pour certaines gratuites au premier abord, mais servant au final à créer une atmosphère de folie contagieuse. La boîte des Kinda qui provoque la folie des hommes se révèle être une bonne idée parmi d’autres. Christopher Bailey se serait inspiré du Bouddhisme dans de nombreuses références, reprenant nottamment le nom de Mara (l’esprit qui détournait Siddartha de son éveil) pour décrire son serpent tentateur. Serpent que l’on voit en version géante dans un final plutôt spécial.
Sanders possédé par un télétubbie.
Les trois compagnons se retrouvent au second plan de cette aventure. Nyssa n’y apparaît qu’au début du premier et à la fin du quatrième épisode, devant se reposer après le très commode malaise de la fin du précédent arc. Son absence s’explique par le fait que lors de l’écriture de cet arc, elle n’était plus de la partie. Peter Davison parvint néanmoins à persuader les producteurs que Nyssa était le compagnon qui correspondait le plus à sa vision de Doctor Who, ce qui sauva Sarah Sutton du siège éjectable. Tegan est relativement solidaire puisqu’elle passe une bonne partie de l’arc plongée dans un profond sommeil pour finir par causer des catastrophes malgré elle. Janet Fielding possédée par le Mara vaudra autant le coup d’œil que Janet Fielding en pleine crise d’hystérie. Adric se contentera d’un peu plus de scènes, et d’un apport qui consiste toujours à jouer double jeu avec les ennemis pour les duper, tactique qui ne rencontre encore une fois pas un franc succès. C’est au final le professeur Todd, avisée et indépendante, qui sera le meilleur compagnon du Docteur de ce très bon arc.
N : 8
IM : 3
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