21-05 Planet of Fire
De Peter Grimwade ( 4 épisodes )
Réalisation : Fiona Cumming
Sur la planète désert de Sarn, le chef religieux Timanov a propagé une croyance dans le Dieu du feu Logar. Il enseigne ses préceptes au jeune Malkon, un Sarn portant une marque qui en fait le messager de Logar amené à régner sur les indigènes. Sur Terre, à Lanzarote, l’archéologue Howard Foster découvre un objet en métal qui porte la même marque. Il reçoit la visite de sa belle-fille Peri qui lui fait part de son départ prochain pour le Maroc avec des amis qu’elle vient de rencontrer. Foster feint d’accepter ce départ, mais il s’arrange pour qu’elle ne puisse pas partir à temps. Coincée sur le bateau, elle s’empare de l’objet et décide de regagner la côte à la nage. Le Tardis atterrit alors à Lanzarote, piraté par Kamelion qui semble être entré dans une crise existentielle. Turlough remarque par l’écran du TARDIS la jeune Peri en pleine noyade. Il décide de la secourir et découvre la fameuse marque sur l’objet qu’elle détient, marque qu’il possède lui aussi sur son bras. Il la ramène dans le vaisseau mais ne peut longtemps dissimuler l’objet au Docteur. Le TARDIS se dématérialise aussitôt pour réapparaître sur Sarn, créant de vives réactions chez les autochtones qui allaient brûler deux infidèles. Cauchemardant, Peri lance un appel inconscient à Kamelion qui prend aussitôt la forme de son beau-père. Après le départ du Docteur et de Turlough en exploration sur la planète, il prendra l’apparence du Maître car celui-ci a de nouveau pris le contrôle du robot.
Chaude atmosphère à Lanzarote
Planet of Fire est un arc écrit par Peter Grimwade, réalisateur entre autres de Logopolis et scénariste sur deux des meilleurs arcs de la série classique, Time-Flight et Mawdryn Undead. On peut donc partir très confiant et le résultat ne ment pas. Cet avant-dernier arc de Five est un peu en deçà des deux arcs cités mais il propose une variation originale sur un sujet difficile, puisque maintes fois traité par la série, celui de la peuplade engoncée dans une croyance religieuse qui peut s’expliquer de manière rationnelle. Peter Wingarde incarne la figure du fanatique religieux avec prestance, les décors de Lanzarote sont bien mis en valeur et la réalisation de Fiona Cumming fait honneur au scénario. Le Maître est de retour, mais il a un peu trop joué avec le Tissu Compression Eliminator, occasionnant sa diminution. Pour retrouver une taille normale, il lui est nécessaire de se baigner dans le gaz numismaton régénérateur au sein du volcan.
Jeune fille rêve à beau-papa. Kamelion saisit l’aubaine. Chaud chaud.
C’est également l’occasion de faire revenir Kamelion, qui sera l’instrument du Maître pour atteindre ce feu. On découvre ainsi que le robot polymorphe n’avait jamais quitté le TARDIS, bien qu’on ne parle plus de lui depuis cinq arcs. L’hyperdiscret vacille entre sa forme robot, celle du Maître et celle du beau-père de Peri durant tout l’arc, pour finalement disparaître tragiquement à l’issue de l’arc. On peut saluer cette résolution du mystère de « où est passé Kamelion ? » ainsi que le fait de lui avoir au moins accordé un arc digne de ce nom. Sa fin par la main du Docteur est déjà plus regrettable. Elle l’est d’autant plus que ce dernier laisse ensuite brûler le Maître alors qu’il lui demandait de l’aide ( au nom d’un lien particulier qui les unirait ? ). Deux actes qui auraient pu admettre « une autre solution », mais Five semble ne plus maîtriser son amertume. Le talent de Peter Davison fait que son Docteur a digéré toute la noirceur de son ère sans trop en faire, mais en montrant de temps à autre le signe que les événements le touchaient. De la mort d’Adric passée sous silence au départ de Tegan qui le perturbe encore, en passant par les massacres qu’il a rencontrés (celui des Siluriens en tête), il a fait évoluer son comportement avec finesse pour en arriver à lui faire assumer des actes qu’il n’aurait pas été capable d’assumer auparavant. Five reste profondément sympathique, mais il se mue peu à peu un personnage plus fermé qui traîne sa propre malédiction.
Désireuse de voyager, la jeune américaine Peri (Perpugilliam) Brown débarque dans le TARDIS par un concours de circonstances plutôt bien agencé, et se paie le luxe d’y entrer en bikini. Son arrivée brutale et son adaptation rapide rappellent les premiers pas de Tegan dans Logopolis, avant que l’australienne ne fasse une crise à rebours. La sympathique Peri parvient en peu de temps à mettre le Maître en difficulté et ne voit aucun problème à rejoindre le Docteur à l’issue de l’aventure, parce qu’elle avait prévu de voyager trois mois. Cette adaptation est sans doute à mettre sur le compte du départ de Turlough, qui n’aura pas attendu bien longtemps après Tegan pour tirer sa révérence. Nous découvrons enfin dans cet arc quelle a été son histoire. Condamné à l’exil sur sa planète natale Trion, il fut marqué du sceau des prisonniers et envoyé sur Terre. Son père et son frère furent déportés sur la planète Sarn qui servait de pénitentier pour les Trions. Ainsi le Dieu Logar n’était-il qu’un vulcanologue Trion apparu au grand prêtre lors de son enfance alors que le jeune Malkon se révèle être le propre frère de Turlough dont le vaisseau de déportation s’était écrasé. Personnage énigmatique et atypique, très bien écrit, Vislor Turlough aura finalement eu une conclusion à la hauteur, sans doute la conclusion la mieux préparée et la moins hasardeuse pour un compagnon jusqu’ici. Il regagnera sa planète, visiblement gracié non sans avoir remercié le Docteur pour tout ce qu’il lui a appris. Il aura été le dernier compagnon masculin de la série classique.
N : 8
IM : 7
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