21-06 The Caves of Androzani
De Robert Holmes ( 4 épisodes )
Réalisation : Graeme Harper
Le Docteur et Peri se matérialisent sur Androzani Minor, grande source de Spectrox, un précieux breuvage extrait de chauves souris qui permet d’échapper au vieillissement. Trau Morgus est à la tête du conglomérat qui fournit en Spectrox la planète voisine Androzani Major mais les récoltes se sont effrondrées depuis quelques temps. Le scientifique masqué Jaraz Jek a programmé des androïdes pour récupérer le Spectrox et limiter l’offre afin de se venger de Morgus qui a tenté de le tuer par le passé. Jaraz Jek traîte avec des marchands d’armes dirigés par Stotz, en fait des hommes à la solde du conglomérat chargés de l’espionner. Le Docteur et sa compagne se perdent dans les grottes et se trouvent en contact avec du Spectrox pur, qui fait l’effet d’un poison se répandant peu à peu dans leur organisme. Ils sont capturés par les lieutenants du Général Chellak qui les confondent avec l’ennemi vendeur d’armes. Chellak ne sait pas qu’il est également infiltré par Jaraz Jek par le biais de son second, qui a été dupliqué et qui transmet des informations à l’empêcheur d’excaver le Spectrox. L’androide sauve le Docteur et Peri d’une éxécution publique en les remplaçant par des androides, puis les livre à Jek qui est subjugué par Peri. Il décide de la garder avec lui pour lui tenir compagnie. La tension monte entre les différents acteurs du conflit alors que Peri et Five doivent coûte que coûte trouver l’antidot qui les guérira.
Le bad guy complexé raconte sa vie
The Caves of Androzani voit le retour de l’ex script editor Robert Holmes à l’écriture, une première depuis le renouvellement de l’équipe qui avait suivi l’arrivée à la production de John Nathan-Turner. Il livre un scénario carré et bien en accord avec le ton général de l’ère du cinquième Docteur. Les quatre épisodes sont constamment sous tension, la musique semble annoncer la fin par ses nappes sinistres, les décors sont globalement travaillés et tout est d’une grande clarté. Il manque cependant la dose d’expérimentation et de folie qui pourrait justifier que The Caves of Androzani soit autant porté aux nues par les fans et décrit comme le meilleur arc de Five par Peter Davison lui-même. Cet arc voit s’affronter quatre parties très bien définies, toutes tiraillés par des passions négatives : Le conglomérat personnalisé par Morgus (le pouvoir), Jaraz Jek (la vengeance), le gouvernement d’Androzani Major (aussi le pouvoir, mais par les voies des électeurs) et des hors la loi qui ne semblent être attirés que par l’argent. Elles s’entredéchirent par soldats interposés, usant d’espions à leur solde afin de pouvoir anticiper les mouvements de l’ennemi. La description très politique des enjeux et la mise à nue des massacres placent cet arc à cent lieux des arcs de Four et de ses prédecesseurs. Il s’en dégage une atmosphère froide qui n’est percée que par la figure tragique de Jaraz Jek interprété avec fièvre par Christopher Gable. Homme détruit et défiguré, Jek s’entiche de la nouvelle compagne du Docteur. Il sera le seul à retrouver une part d’humanité en tentant de la sauver dans la dernière partie.
Il m’énerve. Je vais peut-être le tuer. Qu’en penses tu téléspectateur?
Peri hérite d’une deuxième aventure périlleuse qui ne correspond guère aux vacances qu’elle recherchait. Confrontée à la mort à deux reprises, la nouvelle compagne accepte son destin et témoigne d’une étonnante confiance en ce Docteur. Son arrivée sera l’occasion d’expliquer (à la demande de Peter Davison) la raison de la présence du céleri à la veste de Five. Il serait allergique à certains gazs qui rendraient le céleri violet à leur contact. Intrépide mais peu caractérisée, Peri aura fort à faire pour soutenir la sixième incarnation du Docteur. The Caves of Androzani est en effet la dernière apparition de Five. Peter Davison aura porté trois années revigorantes pour Doctor Who, profitant de scénarios atypiques, d’une équipe de production qui sut faire face à de minces budgets sans sacrifier l’originalité. La série est devenue plus référentielle, plus sombre, n’hésitant pas à développer des intrigues pessimistes et à faire mourir des compagnons (Adric et Kamelion). Au centre de ces bouleversements, Peter Davison a toujours su apporter la touche d’empathie nécessaire sans faire dans la gaudriole. Cet arc est un condensé de la vertu du Time Lord qui se trouve bien démuni face à la bassesse de ceux qui l’entourent, mais tient jusqu’au bout pour sauver sa compagne qui est, après tout, ici par sa faute. Il tire logiquement sa révérence en faisant passer la vie de Peri avant la sienne lors d’un climax très émouvant, assurément le meilleur départ de Docteur jusqu’ici. Parvenu in extremis à trouver l’antidote qui les guérira, à porter la compagne moribonde jusqu’au TARDIS et à dématérialiser sa machine, il se retrouve accidentellement avec une demi dose. Il l’administrera à Peri et se laissera aller. A la manière de Four, Five voit les compagnons de son run le soutenir, puis le visage du Maître l’incite à abandonner la bataille, avant que ses compagnons ne reprennent le dessus. D’un coup apparaît le déjà fringuant sixième du nom : Colin Baker, qui s’exclame que c’était pas trop tôt ! Et Peter Davison rejoint Patrick Troughton au sommet des incarnations du Docteur.
Five au terme de son parcours santé. Tremble Jack Bauer !
N : 8
IM : 8
Farewell to the Good Ol’ Fifth
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