25-01 Remembrance of the Daleks
De Ben Aaronovitch ( 4 épisodes )
Réalisation : Andrew Morgan
Débarquant dans le Londres de 1963, le Docteur et Ace se retrouvent sur le chemin d’une équipe militaire dans les environs de Shoreditch. Ils rencontrent un Dalek mutant, que le Docteur ne tarde pas à mettre hors d’état de nuire. Le Time Lord comprend vite que les Daleks convoitent un objet qu’il a dissimulé au lycée de Coal Hill alors qu’il était en visite à Londres avec sa petite fille Susan 25 ans auparavant : La main d’Omega, instrument qui permit à l’alchimiste stellaire du même nom de créer la supernova qui fournit l’énergie nécessaire aux seigneurs du temps pour maîtriser le voyage temporel. Le Docteur file au lycée pour récupérer l’objet et entreprend de l’enterrer dans un cimetière pour duper les Daleks. Mais ses plans sont contrecarrés par une taupe dans le régiment du Capitaine Gilmore qui travaille pour Mr. Ratcliffe, sympathisant fasciste sous le contrôle des Daleks. La cachette est révélée et les Daleks mutants peuvent prendre possession de la main d’Omega sous le regard malveillant d’une gamine pilotant les opérations dans l’ombre. Le groupe de Daleks en question est en fait un groupe dissident qui entend prendre le dessus sur les Daleks impériaux « pures » dirigés par Davros. La Terre se trouve ainsi être le théâtre d’un affrontement sécessioniste entre les deux groupes Daleks. Le Docteur est bien décidé à réparer l’erreur qu’il a commise et à mettre hors d’état de nuire le groupe mutant, quitte à utiliser toutes les ressources à sa disposition. Et pour ça il sait y faire.
Hé oui, neuf cent ans d’expérience !
Séquence nostalgie pour cet arc marquant le début de la vingt-cinquième année de Doctor Who qui nous renvoie aux événements qui avaient mené le Docteur à Coal Hill School, et qui le firent croiser la route des professeurs Ian et Barbara. La même école qui emploierait Clara Oswald, puis Danny Pink cinquante ans plus tard. Ce retour en arrière tout en allant de l’avant est une intiative de John Nathan-Turner mais elle est brillamment portée par le jeune scénariste Ben Aaronovitch (qui avait 25 ans lors de l’écriture) et par le script editor Andrew Cartnell. Fort du très honnête Dragon Fire et d’une compagne plus active, ce dernier a visiblement fait le ménage dans ses errements de la saison dernière, tout comme Keff McCullough a laissé de coté les expérimentations musicales wtfesque. C’est à Cartnell que l’on doit l’orientation du Docteur de cet arc, un TimeLord en pleine possession de ses moyens qui mène les opérations du début à la fin et qui se rapproche dangereusement des incarnations pilotées par Russell T. Davies. Dans ce rôle, Sylvester McCoy est prodigieux, en mettant plein la vue à ces scientifiques et militaires terriens qui se content de suivre passivement le déroulement des opérations. Bien qu’il n’y ait foncièrement rien à lui reprocher depuis son arrivée, cet arc lui donne l’occasion d’aller au bout de son Docteur dans des registres très différents : de l’intimiste (la conversation avec le barman) au bigger than life (son show envers les terriens, puis sa communication à Davros) à la complicité sugérée par de petits gestes vis-à-vis de Ace. On sent que cette huitième incarnation peut-être matière à aller plus loin avec le personnage.
Ace et son Professor, ou le retour de l’interaction
Il est également évident à la vue de Remembrance of the Daleks que la guerre du temps n’est pas sortie du chapeau de Russell T. Davies. L’idée d’un affrontement Daleks / Time Lords est explicite dans les propos de Davros et elle se matérialise par cette course à l’omnipotence qui prend le pas sur la sempiternelle invasion Dalek. L’issue du plan du Docteur est la destruction malencontreuse de Skaro par le créateur des Daleks à l’aide de la main d’Omega, instrument qui a permis de créer l’omnipotence spatio-temporelle de Gallifrey. La fin de l’arc nous suggère que l’action du Docteur pourrait avoir des conséquences. « Seul le temps pourra le dire ». Et du temps passera, car Remembrance est dernière aventure des Daleks dans les épisodes classiques. Pour le présent, cet arc est un des meilleurs des affreux de Skaro, nous gratifiant en bonus d’une lévitation inédite de Dalek. Une autre lévitation, nettement plus surprenante (et réussie), proviendra d’un cercueil. Une des meilleures idées du scénario reste cette gamine terrienne possédée par les Daleks pour utiliser la force de son imagination au service de leur combat. Aidée du mystère entourant sa présence durant la première partie de l’arc, la jeune actrice glace le sang et nimbe d’une aura malsaine la plupart de ses scènes. Dans sa première aventure en tant que compagne, Ace confirme tout le bien qu’on pouvait penser d’elle. Une jeune casse cou dotée d’une intelligence appréciable mais d’un comportement enfantin dont les interactions avec son « professeur » paraissent étonnamment naturelles, chose qui manquait bien depuis que Tegan avait quitté son Five.
N : 8
IM : 7
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