26-02 Ghostlight

26-02 Ghostlight

De Marc Platt ( 3 épisodes )

Réalisation : Alan Wareing

Le TARDIS se matérialise dans la demeure de Gabriel Chase en 1883. Les propriétaires des lieux ont visiblement disparu, à l’exception de leur fille Gwendoline. La maison est gardée par la stricte gouvernante Madame Pritchard et un majordome Néanderthal, Nimrod qui travaillent sous les ordres de Sir Josiah Smith, gentleman victorien omnipotent. Ace et le Docteur rencontrent l’explorateur fou Fenn-Cooper, un autre résident, puis sont invités à la table pour débattre évolution avec le Révérend Matthews. L’homme d’Eglise est choqué par la théorie blasphématoire défendue par Charles Darwin et largement répandue par le nouvel occupant des lieux. Ace se rend bientôt compte que cette maison est la maison hantée dans laquelle elle s’était rendue en 1983 et qu’elle avait brûlée, épisode de sa vie qui l’avait marquée durablement. Venu jusqu’ici afin qu’elle puisse vaincre ses vieux démons et surtout comprendre le phénomène qu’elle ne pouvait pas expliquer, le Docteur était loin de se douter de ce qu’il y trouverait : Trois extraterrestres venus sur Terre pour cataloguer les espèces dont l’expédition fut tragiquement perturbée. Deux ans plus tôt, le vaisseau atterrit au sous-sol de la demeure et « Control » fut assigné au rôle de sujet témoin de l’opération. Le leader « light » fut destitué par l’agent recenseur et mis en hibernation avant que cet agent ne prenne d’assaut la maison et devienne Sir Josiah Smih. L’extraterrestre entreprit d’hypnotiser la mère, sa fille et le célèbre explorateur qui était un des proches de la reine Victoria. Ainsi pourrait-il approcher la souveraine, l’assassiner et hériter de son empire. Afin de libérer la maison, le Docteur relâche « Control » qui réveille « Light ». Ce dernier, revenu sous la forme d’un ange de lumière, se montre extrèmement perturbé par l’évolution des espèces depuis sa dernière visite terrienne.

2602Le Docteur dans son entreprise de stimulation de compagne

Démarrant comme une classique histoire de maison hantée, Ghostlight surprend très vite en empruntant une direction inhabituelle dans la série. Nimbé d’absurde et d’une atmosphère évanescente et délétère, l’arc est surtout grandement elliptique. Le scénario de Marc Platt fut retravaillé et une grande partie des scènes explicatives furent coupées. De ce fait, il est nécessaire de rester constamment en alerte pour comprendre ce qui s’y déroule, même si l’on est tenté de se laisser porter par cette ambiance mystérieuse et surréaliste. Si l’élément extra-terrestre n’est jamais loin dans Doctor Who, l’explication rationnelle ne déflorera que peu le mystère et l’histoire se portera dès lors vers la fable métaphysique sur le changement et son acceptation.

2602BLe fabuleux destin du révérend qui nia l’Evolution

Le naturaliste extra-terrestre qui pensait avoir classé les espèces (le Neanderthal est un sample sélectionné d’une de ses expéditions) se trouve pris au piège de l’Histoire et ne pourra se résoudre à constater les limites de sa méthode. Il deviendrait le mauvais esprit qui traumatisa Ace dans cette même demeure 100 ans plus tard. Doctor Who avait déjà excellé à jouer avec l’époque victorienne dans The talons of Weng Chiang , mais le scénario de Marc Platt le surpasse en tout point. Véritable nid à références plus ou moins directes, il détourne les archétypes de l’époque en une ménagerie déviante complètement improbable (le gentleman dissimulant un alien, les servantes armées, le majordome difforme, la fille de bonne famille qui provoque des « départs pour Java »). Le Docteur semble y’être une nouvelle fois comme un coq en patte, ayant une longueur d’avance même sur le trop curieux inspecteur de Scotland Yard qu’il a réveillé d’un long sommeil provoqué deux ans auparavant.

2602CHe’s lost « control » again

Ghostlight est aussi important dans l’Histoire de Doctor Who en ce qu’il se sert de l’expérience de la compagne comme postulat de départ, donnant un avant-goût du développement que subiraient les compagnons de la série moderne à partir de Rose. Ace et Seven ont fait suffisamment de chemin ensemble et sont suffisamment complices pour que le Docteur choisisse de la mettre à l’épreuve. L’aventure révèle les failles de la casse-cou fan d’explosifs et lui permet aussi de briller à de multiples reprises. Voir un compagnon démarrer au quart de tour sans avoir besoin des explications incessantes du Docteur rappelle les bonnes heures de Four et Romana II, à cela près qu’on a à faire à une jeune femme attachante bien dans son époque qui reste le parfait point d’ancrage du spectateur. Sylvester McCoy étonne une fois de plus, déployant un jeu toujours aussi varié et conférant une grande puissance à son Docteur. L’originalité, le dynamisme et la générosité de cet arc témoignent une nouvelle fois du succès des prises de risque d’Andrew Cartnell (on en aurait pas dit autant il y’a deux saisons) et du fait que les grandes lignes de la nouvelle série étaient déjà en germe dans cette saison 26. La révolution aura été essentiellement formelle, dans le rattrapage de quinze ans de séries télévisées.

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