27/1-03 The Unquiet Dead (Des morts inassouvis)

27/1-03  The Unquiet Dead

De Mark Gatiss

Réalisation : Euros Lyn

Cardiff. 1869. Cela fait un bon moment qu’à la morgue de M. Sneed, les morts se réveillent. Mais là, une vieille décide de revivre, buter son petit fils et se rendre à la représentation de Charles Dickens. Suite à une légère faute de calcul de TARDIS, Rose et le Docteur arrivent sur les lieux alors que la représentation vire à la panique. Les spectateurs et l’écrivain ont bien vu de leurs propres yeux une émanation ectoplasmique sortir du corps mort de la vieille femme. Ces émanations gazeuses qui prennent possession des cadavres sont des Gelths, une poignée d’E.T profitant d’une faille spatio-temporelle (la célèbre faille de Cardiff, qu’on recroisera par la suite) pour se réfugier sur notre planète, et survivre à la destruction de leur population pendant la guerre du temps. Nine décide de leur accorder l’asile des cadavres terriens par l’intermédiaire de Gwyneth (Eve Myles, qui deviendra Gwen Cooper dans le spin off Torchwood), la servante de Sneed qui a acquis des dons de medium au contact de la faille. Il lui incombera d’ouvrir le chemin aux Gelths. Mais ces derniers se révèlent être bien moins pacifiques et apeurés que chacun l’aurait pensé.

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Prêts à affronter dans la bonne humeur l’époque victorienne

Après l’invasion du présent et la SF futuriste, The inquiet dead est la matrice du troisième type d’épisodes de la nouvelle série : les épisodes du passé. L’ex membre de la ligue des gentlemen et futur showrunner de Sherlock Mark Gatiss s’y colle, et il semble s’amuser comme un petit fou à réveiller ses zombies dans le Cardiff victorien. Prenant partie d’un héritage de la série classique démarré sur the Daemons, le fantastique devient une science à laquelle l’homme n’a pas encore accédé et les visiteurs ne sont nulle autre que des aliens. La grande inventivité qui se dégage de l’épisode pâtit de la comparaison avec le génial Ghostlight de l’époque Ace/Seven, ou encore the Curse of Fenric qui utilisaient des éléments fantastiques proches. Mais cela n’amoindrit en rien le gros travail scénaristique effectué sur cette renaissance des épisodes du passé et plus largement sur l’architecture de la saison.

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De sauveuse de la Terre à Gwen Cooper. What happened ?

L’intrigue de la clé du temps ou le procès du Docteur avaient introduit des fils rouges saisonniers dans la série classique, mais de manière plutôt maladroite. Russell T. Davies met en place subtilement l’architecture de sa saison à travers le don de voyance de Gwyneth en mettant en avant la mort du père de Rose et suggérant que ses voyages lui ont fait penser à lui, et il glisse une première référence au Big Bad Wolf. A travers les Gelths, nous entendons parler de la guerre du temps, ce qui remet en perspective la problématique du neuvième Docteur abordée dans l’épisode précédent. Mieux que tout autre compagnon auparavant, l’enthousiasme de Rose aide à prendre conscience du caractère spécial de ces aventures, notamment au détour d’une remarque fines sur le caractère unique et non reproductible d’un Noël dans l’Histoire. Mais elle demeure une londonienne de 2005, et nous assistons à un beau choc des cultures lorsque Gwyneth confronte son monde à celui de la voyageuse temporel. Rose est toujours la figure empathique, loin des préoccupations galactiques et le Docteur le grand réaliste qui doit faire fi des considérations morales pour envisager une solution politique. Ici un brin intéressée, puisque déterminé qu’il est à réparer une conséquence de la guerre du temps qui pourrait bien éteindre une autre espèce.

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The Unquiet Dead se paie le luxe d’un guest de choix: Le grand écrivain Charles Dickens. Homme blasé et vieillissant que plus rien ne surprend, qui se retrouve seul à divertir les foules dans des lectures de ses oeuvres. Le potentiel de confronter un auteur social spécialisé dans la critique du monde réel (bien qu’il ait fait du fantastique) à cette magie est bien exploité, jusqu’à faire de son invitation à une séance de spiritisme un grand moment comique. Il passera par l’incrédulité, puis sera libéré de sa dépression, découvrant à l’issue de l’histoire qu’il y’a encore bien des choses à découvrir. A son instar, H.G Welles avait lui aussi pu trouver l’inspiration auprès du Docteur, mais sans véritable ambition d’écriture. Ici le fond se lie ici à la forme, et la belle photo d’Ernie Vincze couplée à une reconstitution honnête du Cardiff victorien nous plonge dans un conte de Noël que n’aurait pas renié le maître Dickens. Il se trouve également que l’auteur d’Oliver Twist mourut peu après cette date. La révélation que le Docteur lui fait que son œuvre durera toujours prend une toute autre résonance, tout comme l’émotion de l’écrivain qui les entend demeure indescriptible. Mark Gatiss offre dans son imaginaire la fin que Charles Dickens méritait, et il rend hommage à un personnage haut en couleur (Simon Callow est  à la hauteur).

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Une invasion de zombies extraterrestres? Charles s’en charge!

A part ça, ce troisième épisode moderne nous gâte sur les anachronismes de langage. Il renforce encore l’alchimie entre Nine et Rose. Il offre une histoire véritablement inquiétante, bien qu’en quasi huis-clos, dotée d’une brillante montée dramatique. A travers le sacrifice de Gwyneth, Rose tâte un peu de l’envers du décor des voyages dans le TARDIS. Tout est en place pour une belle saison.

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IM : 7

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