27 / 1-09 & 10 The Empty Child & The Doctor dances
De Steven Moffat (2 épisodes)
Réalisation : James Hawes
Dans le vortex temporel, Rose et le Docteur suivent un objet mauve prêt à se crasher sur Londres. Ils se retrouvent en 1941 alors que les allemands bombardent la ville. Tandis que le Docteur cherche l’engin qui s’est écrasé, Rose suit un gamin qui appelle sa maman. Elle se retrouve accrochée à un ballon dans les airs sous les bombardements allemands avec un T-shirt qui représente l’Union Jack. C’était mal barré sans l’aide d’un mystérieux militaire qui se ballade dans un vaisseau invisible amarré à Big Ben. Ainsi Rose rencontre t’elle le capitaine Jack (!) Harkness. Pendant ce temps, le Docteur reçoit l’appel du même gosse qui cherche toujours sa maman et une jeune fille le met en garde. La gamine profite que les londoniens huppés aillent dans leurs abris pour offrir leur table à des gamins vagabonds, mais le mystérieux enfant semble la suivre et contaminer tous les gens qu’il touche d’un étrange syndrome.
Big Ben, du champagne, une attaque aérienne et un peu de Glenn Miller…
Après l’émotion, la PEUR. Le deuxième double épisode de la nouvelle série mise sur un climat oppressant dans une époque non moins oppressante : le blitz Londonien. Il accueille pour la première fois à l’écriture Steven Moffat, futur showrunner de Doctor Who et auteur d’une parodie qui mis sens dessus dessous l’univers du Docteur. Le dyptique The empty child / the doctor dances dispose d’un scénario à la fois inventif et astucieux dans lequel chaque élément compte et qui sert avant tout à mettre en avant de nouvelles facettes des personnages. Du Doctor Who de très haute volée si j’ose dire (et ben oui, j’ose!). Le dépaysement est parfait dès le raid aérien allemand du premier épisode, on se croit en 1941. Le danger est introduit en douceur et la séparation de Rose et du Docteur sur presque la totalité du premier épisode permet de couvrir impeccablement deux intrigues qui se rejoindront au final, l’une n’allant pas sans l’autre. D’un coté il y’a Jack Harkness, ancien agent temporel du 51ème siècle devenu escroc et qui a attiré le duo à cette époque pour leur revendre un vaisseau ambulance, de la camelote amené à disparaitre sous les obus avant qu’ils en aient fait l’acquisition. De l’autre, l’ennemi suprême: Un gamin perdu qui porte un masque à sa peau et qui a le pouvoir de modifier l’ADN de tout ceux qu’il touche pour qu’ils deviennent comme lui. La chose se propageant comme la peste, il s’en faudra de peu de temps pour que l’humanité devienne des zombies à masque à gaz qui cherchent leur maman. La clé du mystère n’est pourtant pas loin…
Une femme, un homme, un alien : un paquet de possibilités
En dehors de l’originalité de tous ces éléments combinée, du coté zombie flick , de l’intrigue et d’excellentes transformations, l’épisode réserve des bons moments en pagaille, entre autodérision et franche camaraderie. La confrontation entre Jack et Le Docteur pour les faveurs de Rose est très drôle. Ce diptyque dévoile enfin les intentions de Rose vis-à-vis du Docteur, lui avouant qu’elle a craqué pour Jack car il était comme lui, mais plus accessible. Nine n’est quand à lui pas de marbre. Le captain Jack est une sorte de superman tombeur qui en réalité saute sur tout ce qui bouge (les hommes du 51ème siècle…). On se moque du long nez et des grandes oreilles de Christopher Eccleston et on découvre que le Docteur peut danser (ou comment parler de sexe à la Lubitsch, sans en avoir l’air). La résolution finale digne d’un conte, avec happy end à la clé achève de souffler le téléspectateur.
Le bon Docteur Constantine se transforme en aspirateur
Même s’il ne montre pas l’étendue du jeu temporel dont il est capable, ce dyptique possède en lui une bonne partie de ce qui fera les meilleurs épisodes de Steven Moffat. Notamment son aptitude à mêler l’horreur au merveilleux, à mettre en avant les enfants ou à apporter du neuf durable à la mythologie de Doctor Who. Ici, le Capitaine Jack Harkness qui rejoint le TARDIS à l’issue de l’épisode. Ce n’est pas la première fois qu’un escroc/mercenaire s’accorde les faveurs de la série (on se souvient de Sabalom Glitz), mais l’ambigüité du personnage et l’aisance de John Barrowman en font d’entrée de jeu un élément irremplaçable et important de la série. Il deviendra par la suite le héros de Torchwood, la première-spin off de Doctor Who version 2005. Avoir situé cette histoire dans le blitz londonien permet de visiter un temps apocalyptique où tout se jouait, et où les gens pensaient qu’aucun espoir de futur n’était possible. Et pourtant … Un hommage de l’Angleterre à elle-même, ça ne fait pas de mal de temps en temps.
N :9
IM : 7
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