28/2-01 New Earth
de Russell T. Davies
Réalisation : James Hawes
Nous sommes en l’an 5 milliards 23. Les humains, toujours aussi nostalgiques, n’ont pas attendu longtemps après la grande explosion du soleil pour reconstruire leur planète dans une galaxie lointaine. C’est là que le new-new Doctor amène Rose, plus précisément sur New-New York. C’est un plan qui sent l’épate à plein nez, on se souvient de ce premier rendez-vous avec Nine quelques années auparavant (ou plutôt quelques mois) devant la dite explosion. Ten se mettrait-il en compétition avec la précédente incarnation ? Il y’a une autre raison à sa présence sur les lieux : Il a reçu sur son psychic paper un message du Face of Boe mourant lui donnant rendez-vous dans un hôpital de New New York. L’hôpital est dirigé par des nonnes chats qui parviennent à soigner leurs patients atteints des maladies les plus incurables en un tour de patte, chose qui intrigue le Docteur. Mais Ten est loin de se douter que Cassandra, la dernière humaine « pure » est de retour et qu’elle se terre au dernier étage de l’hôpital, elle aussi intriguée par l’affaire. Elle y attire Rose puis elle en profite pour se transmuter dans son corps.
Après la fin de la Terre de Nine, Ten fait mieux de quelques années
Russell T.Davies prône le changement dans la continuité, rappelant à lui les têtes connus du très bon The End of The World dans un épisode teinté de nostalgie, mais néanmoins bien tourné vers le futur. New Earth est plus structuré que les précédents épisodes et un poil plus sérieux, mais il mélange les genres dans une bonne humeur constante. Le monde décrit est original. Les effets spéciaux ont fait un bond impressionnant et on expérimente un parfait patchwork de retour des morts vivants / thriller S.F médical / Doctor Who. La série visite la bioéthique par l’intermédiaire de ces nonnes chats qui ont fini par cultiver des humains pour soigner les pires maladies en leur retransmettant. Ainsi ils en font de véritables germes vivants qui peuvent tuer tous ce qu’ils touchent. Si les nonnes natives du nouveau monde ont le mauvais rôle, on ne peut s’empêcher de penser à un autre nouveau monde, l’Amérique, dans lequel ce furent les natifs qui héritèrent bien tristement de la variole livrée par les colons, sous la forme de couvertures. L’humour grinçant british aurait-il frappé ?
Creepy cats, creepy cats. What are they feeding you ?
Le jeu de David Tennant est très varié et fidèle à l’épisode précédent. On sent que le léger lifting de la série est justifié par la nouvelle personnalité du Docteur. Davies se régale avec les changements d’identité, permettant de transmuter Cassandra alternativement dans les corps de Rose et du Docteur, constatant l’évidence de l’attraction de la londonienne pour Ten. Une nouvelle complicité se tisse entre Rose et le Docteur, amplifiée par sa jeunesse apparente, et les allusions tendent à penser que la saison pourra voir concrétiser leur lien. Un nouveau mystère s’ajoute avec la révélation de Face of Boe au Docteur, ajournée à la saison prochaine. Emanation du passé telle la Norma Desmond du Sunset Boulevard de Billy Wilder, l’infecte Cassandra ressort grandie de cet épisode et connaît une conclusion parmi les plus émouvantes de la série. Une nouvelle preuve que monsieur Davies aime tous ses personnages.
Le final poétique de Cassandra, retrouvant sa grandeur d’antan
N : 8
IM : 7
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