28 / 2-08 & 09
The Impossible Planet & The Satan Pit (2 épisodes)
De Matt Jones
Réalisation : James Strong
42ème siècle. Rose et le Docteur se retrouvent sur un vaisseau à des centaines d’années lumières de la Terre. En son sein, un groupe d’explorateurs accompagnés de dizaines d’esclaves télépathes, les oods. Le vaisseau est arrimé à une étrange planète suspendue en orbite à un trou noir. Bien que le trou noir avale tout sur son passage (ce qui est normalement son taf), le vaisseau persiste à graviter autour. Le Tardis est vite balayé par une tempête avec une partie du vaisseau, laissant Rose et le Docteur perdus au milieu de nulle part sans possibilité de retour. D’étranges phénomènes laissent à penser que l’énergie incroyable qui retient le bloc hors du trou noir vient d’une source du coeur de la planète. Le Docteur et Ida, une des scientifiques, descendent dans les profondeurs pour se rendre compte que cette source d’énergie pourrait être le diable en personne, retenu prisonnier. Dans le vaisseau, Rose et les membres de l’équipage doivent survivre à l’esprit de la bête qui a pris le contrôle des Oods.
L’ouverture des hostilités
Inspiré de la BD française Sanctuaire, cet excellent diptyque de Matt Jones (script editor sur Queer as Folk) puise dans Alien et Event horizon sans néanmoins s’affranchir de l’esprit et des rebondissements de la série. L’humour et quasi absent, tout ce qui en ressort est l’horreur, une dose de suspens et d’action revigorants et un splendide panorama visuel. Exit les vaisseaux et petites friandises CGI qu’on nous avait servis pour éprouver les effets de la saison 2, la meilleure utilisation des effets spéciaux se trouve ici, à travers cette roche perdue au milieu de nulle part, cette vue magnifique sur le trou noir qui domine les passagers, la civilisation enfouie que découvrent le Docteur et Ida ou bien la représentation physique du mal absolu à laquelle le Docteur devra faire face. Du pur bonheur pour les yeux qu’on retrouve aussi dans l’aspect industriel du vaisseau avec ses couloirs interminables et ces conduits par lesquels le groupe devra s’échapper pour son salut. Ce double épisode est une plongée dans le cauchemar, organisée par petites touches par les différentes menaces: le trou noir, les écritures anciennes gravées sur les corps qui ramènent à une terreur ancestrale, la Bête puis la possession progressive des Oods. La bande son pesante et le travail sur la voie télépathique du démon (incarnée par Gabriel Woolfe, qui avait personnifié Sutekh dans Pyramids of Mars) entérinent ce côté malsain, montrant à quel point une série comme Doctor Who peut en montrer à la production horrifique actuelle.
L’esprit de découverte et l’enthousiasme communicatif des années Russell T.Davies injecte ce qu’il faut de Doctor Who dans cet univers pesant. On connaissait le Docteur sûr de lui, un vrai puits de science! Pour la première fois il se retrouve dans la peau de l’explorateur parmi ces humains, en route vers l’inconnu. Le Diable préexistait-il à toutes ses représentations religieuses? Est-ce une simple idée ou quelque chose qui a réellement précédé le Big Bang? L’explorateur ne croit pas à cette dernière option mais comme les humains, il demeure attiré vers ce trou béant ou semble résider la Bête car il veut découvrir qu’il se trompe. C’est là sa différence entre lui et les autres Seigneurs du temps, pétris de certitude. Les deux épisodes jouent avec des décennies d’explications SF d’éléments fantastiques (on pense à The Daemons, qui lança cette voie) pour distiller le doute. Pas vraiment de réponse à ces questions, mais la confrontation a bel et bien lieu au terme d’une descente dans le noir bourrée de suspens. Le Docteur devra finalement choisir entre la vie de Rose et la mort de l’entité.
Ten cherche la grosse bête
Rose, qui prend en charge le vaisseau et son équipage pour lutter contre l’esprit du malin. Sans nouvelle du Docteur, elle se refuse à quitter le rocher. La compagne a bien plus peur de perdre son compagnon de voyage que de se retrouver à tout jamais loin de chez elle ou d’affronter cette menace. Un sentiment très justement exprimé par Billie Piper et qui ira en grandissant dans les prochains épisodes. Reste malgré un happy end cette vision de la mort de Rose évoquée par le Diable, qui nous rappelle que la fin de la saison approche. On apprend par ailleurs que l’expédition a un rapport avec Torchwood, le Bad Wolf de cette année 2006, et on fait la connaissance des Oods, créatures originales amenées à être développées dans un épisode à venir.
N : 9
IM : 7
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