Saison 28 / 2-10 Love & Monsters
De Russell T. Davies
Réalisation : Dan Zeff
Depuis qu’il a rencontré le Docteur dans son enfance, Elton n’a cessé d’être fasciné par le personnage. Puis les étranges phénomènes qui ont eu lieu depuis deux ans sur Londres et dans le monde ont ravivé cette obsession. Par le billet d’internet et d’une jeune femme, Ursula, il rencontre un groupe de personnes qui qui partagent la même passion. Peu à peu, le groupe se baptise LINDA (London investigation ‘n detective agency) et chacun apprend à se connaître si bien qu’ils finissent par parler d’eux-mêmes. Vient ensuite le temps du LINDA orchestra. Mais Victor Kennedy, un étrange homme qui se dit atteint d’eczéma se présente un jour lors d’une répétition. Il impose à LINDA des méthodes draconiennes pour se mettre en quête du Docteur. Kennedy n’est en fait qu’un vilain E.T qui exploite leur passion pour le Doc afin de se rapprocher de lui, et peu à peu, il absorbe les membres de LINDA.
LINDA au temps de sa gloire
Voilà un Doctor Who à l’échelle humaine. Un peu trop même. Il est conté du point de vue d’Elton, devant une caméra, rempli de commentaires qui font ressortir la personnalité du narrateur et baigné dans le « mister Blue sky » d’Electric light orchestra (Elton est fan d’ELO). Rose et le Docteur y occupent une place mineure car l’accent est mis sur ceux qui vivent dans l’ombre des grands, mais qui ont malgré tout une vie. Elton y fréquente d’ailleurs une Jackie Tyler qui attend dans une grande solitude les retours de sa fille. Le Docteur est finalement un prétexte à ce qui rassemblera un groupe en apparence si distinct qu’il est improbable qu’ils aient pu se rencontrer dans d’autres occasions. Elton finit par se rendre compte que l’âge d’or du groupe était dans ces rencontres et non dans leur obsession pour retrouver le TimeLord, qui était pour chacun le catalyseur d’expériences personnelles douloureuses. Dans tout ça, l’abzorbaloff, véritable identité de Kennedy n’est qu’anecdotique. Le monstre hideux semble tout droit sorti d’une série Z, pour cause il a été dessiné par un très jeune fan de la série à l’occasion d’un concours.
Le monstre absorbant, lointain cousin des Slitheen
Love and Monsters est un épisode qui déborde d’empathie, à l’image du personnage de Rose, mais il est très anecdotique dans une saison de cette qualité. L’occasion était belle de voir les conséquences des événements de l’époque classique sur le quidam londonien de 2006 mais Russell T. Davies ne remontera pas plus loin que la série moderne contrairement à ce qui était prévu dans son premier draft de l’épisode. Le coté bottle episode tourné pour faire économiser de l’argent à la production se voit beaucoup, et les personnages de LINDA auraient gagné à être un peu plus étoffés. Au final, ce gentil ride dans les aventures du fanboy consacre la légende du Docteur et de Rose et du Tardis (qui deviennent le temps d’une scène des adeptes de la poursuite à la Benny Hill) tour à tour fascinants, insaisissables et convoités. Et il nous rappelle, après l’avertissement de la Bête, qu’à voler trop près du Docteur, Rose pourrait bien se brûler les ailes. Notons une énième allusion à Torchwood dans les dossiers de Victor Kennedy.
C’était sympa le temps que ça a duré mais revenons aux choses sérieuses
N : 6
IM : 3
Votre commentaire