29/3-02 The Shakespeare Code
De Gareth Roberts
Réalisation : Charles Palmer
En quelques minutes, Martha est passée de sa vie de londonienne moderne au Londres de 1599 où le grand William Shakespeare se produit tous les soirs au Globe Theatre (la classe). Ce soir-là, l’auteur annonce une représentation de Love Labour’s Won, sa nouvelle pièce, alors qu’elle n’est pas encore achevée. Sans le savoir, il est déjà sous l’emprise de Carionites, trois sorcières malfaisantes qui complotent pour lui inspirer les mots, qui, prononcés dans l’arène du théâtre à la fin de cette pièce, provoqueront la fin de ce monde.
Ten et Martha à l’état de groupies devant « the artist »
Aussi étrange que ça puisse paraître et contrairement à ce qu’il claironnait dans la série classique, le Docteur n’avait encore jamais rencontré William Shakespeare, si ce n’était un furtif croisement dans le bordélique The Chase du premier Docteur. La mise au ban des épisodes historiques dès le deuxième Docteur y’est sans doute pour beaucoup…mais quand même, Shakespeare ! La faute est corrigée avec ce premier voyage de Martha Jones. The Shakespeare Code reprend le modèle de l’épisode The Unquiet Dead avec Charles Dickens. Le thème de la sorcellerie s’y marie avec les détails de l’Histoire, dans un mélange de folklore et de modernité. L’apparence réelle des sorcières est ouvertement outrancière avec de bons vieux maquillages, les balais et autres accessoires pittoresques sont aussi de la partie histoire de nous venger des sorcières modernes qui ont bien trop hanté les petits écrans. Doctor Who oblige, la magie devient une science encore non découverte par les humains. Les sorcières, les extraterrestres détenant cette science.
William Shakespeare, un génie bien mal inspiré
Love Labour’s Won (Peines d’amour gagnées) est une pièce de Shakespeare qui a été souvent mentionnée et dont on n’a jamais retrouvé la trace. L’épisode se charge de nous conter son bouclage (sous la dictée d’une des mères maléfiques) et sa disparition de l’Histoire. Dans cette aventure, les mots deviennent de la magie et le sortilège le plus efficace est celui du nom. La magie des mots des carionites renvoie ouvertement à ceux de Shakespeare, dans une métaphore du pouvoir du théâtre sur les Hommes d’alors (remplacé plus tard par le cinéma, la télévision, puis youtube). Inspirés par le mauvais sortilège d’une Carionite, William Shakespeare et l’architecte du Globe Theatre sont capables d’ouvrir seulement par leur art des portes inconnues aux sorcières. Au terme de l’aventure, Shakespeare deviendra le mage qui par ces mots, parviendra à les repousser.
Haha. Le pouvoir des trois n’a aucune chance face au génie
Martha devient quant à elle la favorite de Shakespeare et aurait bien pu devenir sa nouvelle muse. Gareth Roberts a l’esprit d’utiliser à bon escient le fait que la nouvelle compagne soit noire, ce qui promet des épisodes du passé bien plus intéressants. Rose hante toujours le Docteur, et les Carionites le savent autant que Martha. C’est loin d’être un problème à ce stade de la saison. Moins en tout cas que ce constant jeu du bon mot entre le Docteur et Shakespeare et que toutes ces références aux pièces lancées d’une manière beaucoup moins fine que pour Dickens. Là sont les seuls véritables écueils d’un épisode globalement plaisant, dont la photo met bien en valeur l’époque.
N : 7
IM : 5
Votre commentaire