29 / 3-04 & 05 Daleks in Manhattan & Evolution of the Daleks (2 épisodes)
De Helen Raynor
Réalisation : James Strong
Nous sommes en 1930 à Manhattan. La grande Dépression sévit depuis un an. L’Empire State Building est en cours de construction alors que les démunis se terrent en masse à Hooverville, au coeur de Central Park. Diagoras, le businessman en charge de la construction de la tour a fait un pacte avec les Daleks du culte de Skaro, rescapés de la bataille de Canary Wharf. Ils sont associés à la disparition de nombreux travailleurs pauvres, kidnappés par des hommes cochons sbires des Dalek. Leur dessein (aux Daleks) est de transformer les gens intelligents en Dalek et les plus bêtes en cochons esclaves. Mais tout se complique lorsque leur chef, Dalek Sec, réussit l’expérience de croiser Diagoras avec…lui-même. Il projette la même expérience pour les siens et les humains tenus prisonniers. Mais les Daleks qui se considèrent comme la seule race pure peuvent -ils accepter de devenir hybrides pour leur survie?
Diagoras, un Dalek en puissance
La réponse est non, et dans cette question réside le principal intérêt de l’épisode (bien qu’elle ait déjà été abordée dans Evil of the Daleks ). Les Dalek on les aime bien mais les revoir seulement quatre épisodes après Canary Wharf, on frôle l’overdose. Les nazis auraient pu se poser si Hitler avait voulu tout à coup se croiser avec un juif et faire de même pour eux ? Les plus haut placés du Reich auraient sans doute répondu de la même façon que les trois autres Daleks survivants qui, entre leur allégeance au chef et leur idéologie (leurs deux principaux programmes) ont choisi de ne pas altérer leur idéologie. Cette histoire n’est ni plus ni moins que la tragédie de quatre Daleks et de leur leader qui, découvrant l’humanité, finira par périr par les siens. Une tragédie qui se conclue ironiquement par un massacre au sein d’un théâtre. N’eut-il pas été mieux de tous les exterminer ? Riche en questionnements ontologiques, cet épisode aurait fait une très belle conclusion pour les badguys stars de la série. D’autant plus qu’il a le courage de montrer un embryon d’alliance entre un Dalek et le Docteur.
Dalek Sec : la fin du cauchemar de Davros ?
La reconstitution d’époque de ce diptyque du passé est impeccable. Il y’a de belles images, avatars cinématographiques de l’époque évoquant les restes des roaring twenties et les conséquences du Krach boursier. L’opposition Hooverville / Empire State Building est très présente dans le premier épisode (certains plans les opposent littéralement) mais l’aspect social est finalement plus une toile de fond que ce qui préoccupe la scénariste. L’histoire d’amour entre le jeune Laszlo et la danseuse de music-hall Tallulah ajoute à ce diptyque une couche de sympathie. Laszlo a été transformé en cochon esclave et il n’a plus qu’une sale gueule et une espérance de vie limitée, ce qui contrarie bien leur projet de vivre heureux pour toujours. Leur love story déclinante fait écho à celle de Rose et du Docteur qui ont aussi été séparés par les Dalek. Ten offrira au final à Laszlo le seul cadeau qu’il pouvait lui faire : Une vie plus longue pour qu’ils ne soient pas totalement séparés.
Mesdemoiselles, le prince charmant est un porc
Martha prend quand à elle quelques initiatives, restant fidèle au rôle de second du Docteur prenant la relève lorsqu’il ne peut pas être là. Alors oui, elle est bien pratique Martha, même perspicace et dévouée, mais le spectateur qui s’accroche au point de vue de Ten a besoin d’une raison émotionnel pour qu’elle existe autre que son coup de cœur à sens unique. Malgré les efforts de Freema Agyeman, la connexion établie dans l’épisode précédent ne prend pas ici. Peut-être David Tennant a-t’il déjà grignoté le vide laissé par Bille Piper en projetant en avant son Docteur avec l’onction de Russell T.Davies et de sa team. Un focus qui ne paraît pas hors de propos lorsqu’on sait qui il devra affronter à la fin de la saison. Dans le rôle de Frank, le jeune et courageux expatrié, nous découvrons Andrew Garfield, qui reprendra quelques années plus tard le rôle de Spiderman dans la version de Mark Webb. Le culte de Skaro ne compte désormais plus qu’un membre, que le Docteur devrait recroiser sous peu.
N : 8
IM : 7
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