30/4-01 Partners in Crime
de Russell T. Davies
Réalisation : James Strong
Adipose Industries fabrique des pilules qui font littéralement partir la graisse. Elle quitte le corps de l’utilisateur à heures régulières sous la forme de petits bébés aliens qui se reproduiront jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de celui-ci. Les naissances sont assurées par Mrs Foster, sorte de supernanny intergalactique, qui a été mandatée par les futurs parents pour trouver une nouvelle planète nursery, la dernière ayant disparu. Le goût des humains pour l’amaigrissement facile aurait pu mener à leur disparition si Foster n’avait pas trouvé sur sa route le dixième Docteur… et une Donna Noble que le destin a enfin décidé de réunir !
La conclusion d’une intrigue sans gras
L’épisode de reprise de Russell T. Davies est toujours sans prétention, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Il est également inoffensif quand on voit l’apparence GGIesque et mignonette de le menace. La critique des produits amincissants et des gens qui les utilisent est inscrite en gras, mais le scénario n’est qu’un prétexte à réunir le tandem de The Runaway Bride. Russell T. Davies avait à l’origine envisagé une nouvelle compagne du nom de Penny, une londonienne un peu plus taciturne que les précédentes. Grisée par sa première expérience sur la série, la star du Catherine Tate show accepterait de rempiler pour une saison. Exit Penny qui récolterait le rôle de la journaliste revêche de cet épisode, et on ne se plaindra pas de retrouver la dynamique Docteur/Donna sur une saison entière. Leur chassé-croisé, alors qu’ils enquêtent sur le même terrain mais ne se croisent jamais impose un nouveau rythme à la série, ainsi qu’une gestion de l’espace au service de la comédie. On trépigne d’impatience à l’idée de les voir se retrouver, mais ce moment sera repoussé à la deuxième moitié du récit. Ces retrouvailles sous forme de mime par fenêtre/porte interposé auront valu le coup d’attendre.
Here comes trouble
Pour le reste on revient comme à Noël 2006. Donna a fini par regretter de ne pas avoir suivi le Docteur à l’issue de leur aventure. Depuis elle poursuit sa vie qui ne mène à rien tout en attendant de le retrouver. Mais cette attente n’est pas passive, d’où la présence de miss Noble en première ligne de l’investigation, telle une Sarah Jane Smith des années 2000.La force du personnage de Donna est qu’elle est active dès le départ, et le montage alterné de leur enquête les place sur un pied d’égalité. Elle ne suit pas le Docteur, mais participe avec lui, le contredit, met les pieds dans le plat. Un statut que Rose n’acquiert que tardivement et que Martha n’a jamais pu assumer. Ce « partenaire » du titre aura bien plus de sens par la suite, mais il est déjà très bien trouvé. Elle s’imposera d’ailleurs dans le TARDIS devant un Docteur hébété et on appréciera cette méprise sur le terme « mate » qui lance la valse ses allusions qui viendront dans les prochains épisodes. Donna est aussi une femme blessée par la vie, une représentante de ceux qui n’ont pas réussi et qui ne peuvent s’accomplir qu’ailleurs. Le moment qu’elle passe avec son grand-père, un vieux rêveur qui observe le ciel, est bien plus émouvant que les présentations réunies des familles de Rose et Martha. Ces scènes étaient écrites à l’origine pour Geoff Noble, le père de Donna. Mais Howard Atfield, l’acteur qui l’interprétait, décéda avant que toutes ces scènes de la saison aient été tournées. Le remplacement du père par le vieil homme de voyage of the damned se fit au pied levé.
La disparition des abeilles et de la planète nursery des Adiposes nous laisse des indices sur le fil rouge de cette saison, mais ils s’effacent derrière la surprenante révélation finale. Avant de rejoindre le TARDIS, Donna laisse un message à destination de sa mère à une étrangère. Un plan sur son visage, et nous découvrons Rose. Montée du thème de l’ex-compagne et gros frisson. Un avant-goût malin de ce que sera la meilleure saison de Russell T.Davies.
N : 7
IM : 6
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