30 / 4-10 Midnight
De Russell T. Davies
Réalisation : Alice Troughton
Midnight, une planète inhabitée en orbite autour d’un Soleil à la lumière mortelle. Pas tout à fait inhabitée car un grand complexe baptisé le Leisure Palace s’y est installé depuis peu. Donna s’y prélasse près d’une piscine tandis que Ten part en excursion dans une navette de haute protection avec des touristes, bien heureux de voir quelques beaux paysages où aucune forme de vie n’a posé le pied. Pour faire passer quatre heures de voyage, il fait taire les divertissements bruyants et propose aux passagers de se parler. Mais le vaisseau s’arrête d’un coup, une ombre rôde dans ce coin pourtant vide, et quelqu’un tape à grands coups à l’extérieur de la navette. Lorsque l’avant du véhicule et les pilotes sont pulvérisés, les occupants du véhicule commencent à flipper. L’une des passagères se met alors à répéter les paroles que chacun prononce.
Quelques minutes avant le drame…
Midnight est un épisode en huis-clos, usant de peu d’effets et où on ne voit que très peu Donna, pour la bonne raison qu’elle tournait en même temps l’épisode suivant « Turn Left » pour des raisons d’économie. Une bonne manière de pouvoir boucler la saison avec des gros moyens et autant de têtes d’affiches que possible. Russell T. Davies se colle donc à l’exercice du meilleur rapport qualité/prix que Moffat avait pulvérisé l’an dernier avec Blink. Et Davies a très bien assimilé les leçons de son futur successeur, comme quoi l’horreur vient de l’anodin. Après les statues et les ombres, c’est la répétition enfantine de la voix qui est visée par une étrange entité qui vole la parole des passagers en répétant leurs mots. La paranoïa s’installe parmi les passagers. Pour son attitude non conventionnelle, Le Docteur, devient le suspect. Puis il est attaqué par l’entité sauvage, qui a deviné qu’il était le plus intelligent du lot, et le plus apte à la menacer. Une de ses plus grandes peurs se matérialise alors: Perdre le contrôle et être aux mains des humains sans pouvoir se défendre.
Répètes un peu si tu l’oses
Midnight fout les jetons et dérange, car il met à nu les faiblesses de passagers très humains. Il révèle l’intelligence insoupçonnée de certains et la peur de ceux qui montraient pourtant le plus d’assurance. Une peur, qui dans ces circonstances pousse très vite au lynchage. Lumière, réalisation, musique, tout concourt à rendre l’expérience tendue et claustrophobe. David Tennant y’est génial en Docteur sans défense. On ressent tous les sentiments par lesquels il passe alors même qu’il ne peut plus les exprimer et le trauma final est palpable, autant que la conclusion est pessimiste et sans appel. Une mention spéciale est aussi à donner à Lesley Sharp, très inquiétante en passagère possédée. On retrouve par ailleurs dans le rôle du professeur David Troughton, le fiston du deuxième Docteur (qui avait déjà joué dans la série classique) et le jeune Colin Morgan qui interpréterait Merlin dans la série éponyme. La Who-team a pris des risques en bousculant le format du show. Midnight ressemble plus à un épisode de la quatrième dimension qu’à du Dr Who, en l’occurence celui qui suivait une coupure d’électricité dans une banlieue résidentielle provoquée par la chute d’une météorite. On pense aussi à The Thing de John Carpenter et aux bouquins de Stephen King (Brume en tête). De très honorables inspirations qui sont transcendées en l’espace de quarante minutes. Pour nous rappeler que la fin de saison approche, nous aurons une nouvelle référence à une planète qui a disparu (la lune perdue de Poosh) et un nouvel appel à l’aide de Rose sur un écran du vaisseau. Le dernier avant le retour tant attendu de Billie Piper.
Impuissant, Ten ordonne sa propre exécution
N : 10
IM : 6
Votre commentaire