30 / 4-11 Turn Left
De Russell T. Davies
Réalisation : Graeme Harper
Le Docteur et Donna traînent dans une foire sur une planète aux accents asiatiques lorsqu’une diseuse de bonne aventure propose ses services à Donna. Elle lui demande quel choix a fait qu’elle ait fini par rencontrer le Docteur, puis elle la force à faire un choix différent. Ne pas tourner à droite, refuser le poste à H.C Clements, ne pas rencontrer son futur mari, ni le Docteur. Un insecte se colle aussitôt à son dos et un monde parallèle se crée. Un monde dans lequel Donna a un meilleur poste mais pas pour longtemps. Tous les événements liés aux attaques d’extraterrestres se sont bien déroulés. Mais le Docteur n’a pas pu être sauvé par Donna et il est mort noyé à Noël 2006. Chacune des dimensions étant mise en danger par une mystérieuse disparition des étoiles, Rose est parvenue à pénétrer dans cette nouvelle réalité pour avertir Donna. Alors que le monde de Donna se transforme en enfer, elle devra lui faire comprendre qu’elle est la femme la plus importante de l’histoire de la création et lui faire accepter qu’un monde tout entier s’est crée sur un seul de ses choix.
Donna va écouter sa mère et détruire l’univers
Plus vraiment de merveilleux, mais un profond pessimisme dans cet épisode tourné en même temps que Midnight et qui est centré sur Donna Noble. Les humains n’ont pas le beau rôle dans cette saison 4. Turn left est un peu le pic de cette tendance. Davies ressort les versants sordides de l’Histoire, faisant évoluer Donna et sa famille dans une dystopie semblable à un état de guerre contre un ennemi inconnu. Turn Left est un « what if… », type d’épisode qui fleurissait dans les séries télé à la fin des 90’s et au début des années 2000. On se souviendra entre autre de « The Wish » dans la saison 3 de Buffy contre les vampires, qui décrivait la vie à Sunnydale si Buffy n’y était pas venue. Le ressort des deux routes changeant un destin fut aussi utilisé dans la comédie romantique « Pile ou Face » avec Gwyneth Paltrow et John Hannah. Il s’agit ici d’un coup d’un associé du Trickster (grand ennemi de Sarah Jane) qui s’est matérialisé en un scarabée perturbateur posté sur le dos de Donna, et qui rappelle celui qui occupait la même position sur le dos de Sarah Jane dans le dernier épisode du troisième Docteur. Mais par qui a-t-il été mandaté ?
Le scarabée dans le dos
Pour l’heure, le plus important est de stopper cette dystopie. Sans le Docteur, les attaques des saisons 3 et 4 sont autant de frappes qui font mal et fragilisent peu à peu le monde, le laissant sans protecteur : l’affrontement avec l’impératrice Racnoss voit mourrir le Docteur, la disparition de l’hôpital celle de Martha et de l’équipe de Sarah Jane, les adiposes paralysent l’Amérique, ATMOS voit la fin de l’équipe du Capitaine Jack et menace le monde entier. Seule bonne nouvelle : Le Maître est resté enfermé dans sa montre, le Docteur et Martha n’ayant le délivrer. Pas d’incohérence, même avec les séries spin off, Sarah Jane’s adventures et Torchwood, et une parfaite intégration de tous les événements. Davies reste une force tranquille qui maîtrise son univers, même si la rédaction du scénario ne fut pas de tout repos, survenant alors qu’il fallait revoir un pan de la saison suite au décès d’Howard Attfield qui jouait le père de Donna (il est d’ailleurs mentionné à plusieurs reprises). Turn Left est aussi riche qu’un two parter et offre un réalisme peu commun dans la série. Voir la lente destruction de leur monde du point de vue de ceux qui la subissent au plus bas de l’échelon est un angle audacieux, mais qui paie. Au final, Davies finira même par tuer les étoiles, dernier havre de Wilfred, le grand-père de Donna, qui revoit le spectre d’une guerre qu’il a connu dans sa jeunesse envahir ce nouveau monde.
Donna et sa famille assistent au délitement de leur monde
Et puis il y’a Rose. Nous étions prévenus par les apparitions de Billie Piper durant cette saison, mais revoir la première compagne du relaunch est un beau cadeau pour le spectateur qui a découvert la série en 2005. Davies réussit par petites touches à entretenir le mystère autour d’elle et le coté sacré du personnage reste intact. Elle devient un d’ange lointain, une femme insaisissable qui guide Donna à travers ce monde où elle est ignorante. La rencontre entre les deux femmes est d’ailleurs mémorable et se soldera par le sacrifice d’alterna-Donna pour que la Donna qu’on connaît puisse rencontrer son destin de « femme la plus importante de l’univers ». Rose lâche « Bad Wolf » comme avertissement au Docteur, qui comprend aussitôt que toutes les réalités ont été fracturées. Le monde ne pourrait donc être sauvé de la disparition de ses étoiles que par le Docteur et Donna. Une promesse logique, tant le Docteur et Donna ont été complémentaire sur toute la saison (les représentations visuelles du duo ont été légions). Aussi un cadeau en or pour Catherine Tate qui montre encore une fois avec cet épisode qu’elle est tout aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie. Elle reste l’une des meilleures compagnes du Docteur, et son unique saison aura passé bien vite.
Les étoiles vont se faire la malle
IM : 9
N : 9
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