Christmas Special 2009 / New Year Special 2010 – The End of Time (La Prophétie de Noël)

Christmas Special 2009 / New Year Special 2010 – The End of Time

de Russell T. Davies (2 parties)

Réalisation : Euros Lyn

Noël sur Terre. Tout le monde cauchemarde sans savoir sur quoi, mais Wilfred, le grand père de Donna est le seul à se souvenir du visage du Maître. Il décide donc de mobiliser ses amis carte vermeil pour retrouver le Docteur. Pendant ce temps, le Ten débarque des milliers d’années plus tard sur la planète des Oods. Les créatures lui communiquent les mêmes cauchemars et affirment que la venue du Maître dans notre présent menace toutes les époques. Les disciples du Maître se servent de la bague du Maître et de l’empreinte laissée sur sa veuve Lucy pour ressusciter le taré. Mais l’affaire tourne mal et le Maître s’échappe sans pouvoir maîtriser son énergie, ni les quatre battements dans sa tête qui vont grandissant. Pris d’une faim d’ogre, il bouffe des SDF et se prend pour un super Saïen. Le Docteur le retrouve, mais le voilà aussitôt capturé par un milliardaire qui veut offrir à sa fille l’immortalité par le biais d’une porte guérisseuse achetée au prix fort à Torchwood. Le magnat veut que le Maître répare la porte, mais le seigneur du temps fou a d’autres projets, comme s’en servir pour se multiplier à l’infini dans chacun des humains de cette Terre.  Mettant fin à l’espèce humaine, le Maître ne se doute pas qu’il contribue à un dessein plus grand.

30b04c Le Maître squelette revient, plus cartoonesque que jamais

Le Maître nouvelle génération sonne à la porte dès que le Docteur s’engouffre dans la solitude. C’était déjà le cas dans la saison 3. Le Docteur se comportait comme le Maître sur Mars et il fit marche arrière. Il revient ici tel qu’on le connaît mais bien plus apte à comprendre les débordements du seul autre Seigneur du temps existant, bien décidé à l’aider afin d’en faire ce compagnon qu’il attend tant.  Le Docteur sait aussi que son heure est arrivé, quand « il frappera quatre fois ». Et le Maître cogne quatre fois assez fort pour que toute une ville l’entende. Mais il ne s’agit, on le sait déjà, que d’une régénération. Alors pourquoi tant de tension ? Dans un café, Le Docteur confie à Wilfred à quel point la solitude le ronge et que la mort qui le guette l’effraie, avouant que la régénération est aussi une petite mort. Davies fait une petite tape dans le dos au spectateur : « Mais oui les gars, mais ce ne sera plus mon Docteur. Ca ne sera plus jamais comme avant ». Et sa scène prend aux tripes grâce au talent dramatique de David Tennant, et aussi parceque Tennant est devenu LE Docteur, malgré ses nombreux prédécesseurs. Et d’en rajouter lorsque la pétillante Donna se fait voir à travers la fenêtre sans que le Docteur puisse lui parler sous peine qu’elle ne meure.

30B04A.jpg Donna restera hors champ, et c’est bien dommage

Malgré tous ces enjeux, Davies ménage une histoire classique avec cette porte qui peut propager un traitement à une population entière, ses extraterrestres secouristes (les Cactis) à tête de cactus et ses humains débiles qui se croient les plus forts mais qui ne savent pas ce qui leur pend au nez. Pour faire monter le suspens, il nous présente une mystérieuse femme qui prend contact avec Wilfred, donnant au grand-père de Donna une importance décisive (Son identité ne sera pas révélée mais Russell T. Davies laissa suggérer qu’il s’agissait de la mère du Docteur). Mais il ménage surtout un twist bien senti. Un narrateur omniscient nous raconte l’Histoire de l’épisode, fixant une mise en abîme sur des événements incontrôlables pour chacun des deux seigneurs du temps. Peu à peu derrière cette voix, on dévoile le visage de Timothy Dalton, puis vient la révélation finale. Les seigneurs du temps vont revenir!  Russell T. Davies termine l’histoire de son Docteur solitaire en lui redonnant son peuple, mais pas que pour le meilleur. Voilà les pauvres anglais embarqués dans une attente interminable d’une semaine avant la conclusion de l’affaire, le 1er janvier 2010.

30b04bUne vieille femme sponsorisée par la NRA

La seconde partie démarre à Gallifrey, au dernier jour de la guerre du temps. La fin des TimeLord et des Dalek est imminente mais le Lord President refuse de mourir, au point de supprimer ses opposants qui souhaitent arrêter la guerre. Une prophétie annonce que deux des leurs s’en sortiront: Le Docteur et le Maître. Ce dernier sera le contact qui permettra aux Seigneurs du Temps de sortir du Timelock, la prison temporelle dans laquelle ils sont enfermés. Sur Terre, le Doc et Wilfred sont prisonniers du Maître alors que l’espèce humaine a disparu au profit de plus de six milliards de ses répliques. Donna se retrouve envahie par ses souvenirs et aux prises avec tous ces cinglés. Mais le Docteur avait prévu le coup via un fusible. Ten et Wilfred sont sauvés par les deux Cacti qui les transportent jusqu’à leur vaisseau dans l’espace. Pendant ce temps, le Maître tente de comprendre les quatre battements dans sa tête. Il finit par envoyer le signal aux Seigneur du Temps dans les Timelock. En réponse, ceux-ci lui envoient le passeport qui, lié leur permettra de faire revenir leur espèce et la Guerre en lieu et place de la Terre. Dans le vaisseau des Cacti, la mystérieuse femme reprend contact avec Wilf pour lui demander de convaincre le Docteur de prendre une arme pour tuer le Maître.

30B04D.png Le Lord President Rassilon : Encore plus con que ses prédécesseurs

Tout n’est pas beau sous le Soleil de Gallifrey, et ceux qui ont vu la série classique en savent long sur la société des Seigneurs du temps et toutes ses magouilles politiques. On se doute qu’une éternité de guerre n’a pas arrangé les choses. En décrivant les TimeLords de manière encore pire que l’auraient fait ses prédécesseurs des anciennes séries, Davies fout en l’air sciemment quatre saisons d’idéalisation de Gallifrey par les nouveaux venus. Heureusement ce coup d’éclat vaut le coup et une grande partie de l’épisode tient sur cette simple menace. Le showrunner sait jongler avec maestria entre les époques et l’espace, exprimer le contact à des distances infinis et le montage est optimisé pour accroître le suspens. En lieu et place de l’épique tant attendu, nous nous retrouvons avec une connexion entre trois lieux parfaitement gérée entre le TimeLock (la menace), le vaisseau des Cacti (ce qui peut la stopper) et la villa du businessman (le lien qui attire la menace). Une belle leçon de construction scénaristique relayée avec maestria par Euros Lyn, réalisateur grand habitué de la série. La musique de Murray Gold, à son top, achève de faire de cet épisode un Doctor Who de qualité, sans doute l’un des épisodes les plus théâtraux de la série.

30b04e David Tennant dans son élément : le drame Shakespearien

Mais le meilleur est encore pour la fin. Ten est sensé y passer dans cet épisode, mais comment? On se tourne forcément vers le Maître et les TimeLords qui constituent la menace la plus probable. « He will knock four times and then you’re dead » disait la prophétie. Le « He » n’est pas le Maître, mais Wilfred qui s’est enfermé dans la cabine à radiation et qui sera désintégré si le Doc ne lui vient pas en aide. Au terme d’une tirade shakespearienne portée par un Tennant à son sommet, le Doc acceptera de finir dans la cabine à la place du vieil homme. Le Docteur n’est pas mort, mais la régénération est activée et il ne lui reste que quelques minutes avant de changer.

Ces dernières minutes, Russell T. Davies va en profiter pour faire ses adieux à l’univers qu’il a nourri pendant cinq ans, tel le Peter Jackson du seigneur des anneaux. Martha et Mickey nouvellement mariés se font sauver par le Doc d’un tir Sontaran, il sauve le fils de Sarah Jane d’un accident de voiture, il rend visite à la descendante de l’infirmière Redfern avec qui il aurait pu finir marié en tant que John Smith, puis il va voir le Jack terrassé par la mort de Ianto (Torchwood saison 3) pour lui arranger le coup avec le jeune Alonso. Il se rend au mariage de Donna pour transmettre un cadeau de son défunt père. Cerise sur le gâteau, Le 1er janvier 2005. Rose et sa mère reviennent de leur nouvel an. Rose aperçoit le Doc et il lui dit « i bet you’ll gonna have a really great year! ». Et dans un élan lyrique, le chant des Oods composé par un Murray Gold au sommet accueille son retour vers le TARDIS, et c’est sur ce chant qu’a lieu la régénération en Matt Smith. Les derniers mots de David Tennant sur Doctor Who auront été « i don’t want to go ». N’en fait-il pas un peu des tonnes le Russell ? Oui mais on s’en fiche. Ce final aurait pu sembler ronflant s’il n’avait pas créée durant cinq ans toutes les conditions qui font que chacune de ces saynètes d’adieux touche au cœur, et en particulier la dernière. Le travail de celui qui résuscita  Doctor Who est donc fini et la totalité de ses arcs fermés (reste tout de même celui de la fille du Docteur). De quoi laisser la place à celui qui consoliderait les fondations :monsieur Steven Moffat. Une perspective bien excitante qui console de la perte du Docteur le haut en couleurs.

So Long David, Russell et tous les autres !

N : 9

IM : 10

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