5-07. Amy’s Choice (Le Seigneur des Rêves)

5-07. Amy’s Choice

de Simon Nye

Réalisateur : Catherine Morshead

Retour à Leadworth, ou devrais-je dire Upper Leadworth. Le Docteur vient rendre visite à Rory et Amy, qui est enceinte. Puis ils se réveillent dans le TARDIS. A moins qu’ils n’aient rêvé ce réveil car ils se réveillent de nouveau dans les prés de cette charmante ville peuplée de nonagénaires. La cause de ce micmac est le Dreamlord, un facétieux bonhomme qui leur présente le jeu : Des deux mondes, l’un est réel et l’autre un rêve. Ils rencontreront dans chaque monde un danger mortel, qui sera pour le coup vraiment mortel dans le monde réel. Alors qu’ils se dirigent vers une Etoile froide à bord du TARDIS, le groupe à fort à faire à maîtriser une armée de très vieux possédés par des aliens réfugiés (encore eux ! ) qui réduisent les gens en cendre. Amy’s boys : Hésitation. Amy’s choice est un épisode fonctionnel crée pour solder l’impasse de l’héroïne depuis la fin du premier épisode de cette saison 5. La saison même est dirigée vers ce choix, qui renvoie au rang d’annexe la faille du fil rouge (qu’on ne verra pas dans cet épisode. Et c’est tant mieux). L’enfance qu’elle ne veut laisser tomber au point de s’y plonger à corps perdu avec son Peter Pan la veille de son mariage ou bien la vie réelle avec un homme qui l’aime, un mariage et une vie normale. Nous voici donc dans l’épine dorsale de la saison qui, comme le dit Rory, consiste à « grandir ».

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La vision du mariage d’Amy et du Docteur : un beau cauchemar

Régler cette situation par le rêve est une bonne idée puisque Steven Moffat peut nous offrir un concept à tiroir comme il les aime, une énigme digne des épisodes casse-tête de Sherlock. Mais le fond de l’épisode laisse circonspect. D’un côté Amy voyage dans le temps et voit des choses excitantes mais dangereuses, de l’autre elle passe sa vie dans la campagne à regarder les choses se passer. On se demande même comment Rory peut encore tirer sur la manche pour rester à Leadworth tant celui-ci semble dépourvu du moindre intérêt. Le conflit se résoudra par le choix d’Amy en faveur de Rory car « un monde sans lui ne peut pas exister ». Une belle déclaration d’amour à rebours dont on avait bien besoin pour comprendre que Rory n’était pas juste le punchin’ ball de la belle, mais aussi une troisième voie dans laquelle le monde dans lequel elle vivra sera indifférent, pourvu que Rory soit présent. Le problème étant que dans une compétition ouverte, il est difficile de rehausser Rory sans rabaisser le Docteur, et qu’il y’a beaucoup à faire vu ce que le petit copain grognon apporte d’excitant à l’intrigue. Amy en vient donc à questionner l’utilité du Docteur lorsqu’elle réalise son amour pour Rory. Véritable teasing transformé en macguffin au terme d’un dénouement décevant, Le Dreamlord était au final le côté sombre du Docteur, un côté que Russell T.Davies avait su développer sans rendre le personnage ouvertement dangereux et antipathique. Un écueil qui guette le Docteur de Matt Smith, qui sortira toujours diminué de ce trio.

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Amy en froid avec son Docteur

On comprend que Steven Moffat ait voulu solder la thérapie de couple de l’héroïne et de son boyfriend et faire grandir Amy, mais avoir créé un épisode fonctionnel entièrement sur ce sujet est plus que dommageable pour la suite. D’un côté, mettre autant en avant un élément raisonnable comme Rory contredit la vocation d’une série comme Doctor Who. Nous nous orientons dans des intrigues terre à terre, comme si le showrunner n’assumait pas la fantaisie et le jusqu’au boutisme de son show, ou bien penserait que le public n’était pas à même de comprendre qu’il est possible de grandir en conservant un goût pour l’aventure. A moins que l’épisode n’ait été entièrement construit pour aboutir au moment de la réalisation de l’amour d’Amy pour Rory. Cette hypothèse est plus plausible car les instructions du showrunner au scénariste Simon Nye étaient bien de remettre en cause la relation d’Amy et du Docteur. Amy’s choice ne raconte rien d’autre qu’un auto-sabotage du Docteur par la mise en perspective de son côté sombre. Critique le plus sévère qui puisse être à l’égard de lui-même (il est encore sous le trauma de ces actes sous la guerre du temps), Eleven met inconsciemment et de manière prophétique en garde sa compagne sur ce qui l’attend si elle continue son voyage. L’aventure d’Amy et Rory sera effectivement une sorte de chemin de croix jusqu’à ce qu’ils soient séparés du Docteur par la force des choses pour vivre enfin ensemble. Il semble que cet auto-sabotage ait entériné la volonté de faire du Docteur une menace incontrôlable pour le pauvre couple, une sorte de Peter Pan maléfique victime de sa propre tragédie. Difficile pour Matt Smith de défendre un tel personnage.  Au milieu de tout ce sérieux, Toby Jones s’éclate et compose heureusement un Dream Lord génial qui sauve d’une certaine manière l’épisode d’un sérieux bien trop prégnant.

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Toby Jones : Un dreamlord qui a la classe

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