32 / 6-05 & 06 The Rebel Flesh & The Almost People
de Matthew Graham (2 épisodes)
Réalisation : Julian Simpson
Le Docteur et les Pond se retrouvent au 22ème siècle, sur une île abritant un monastère qui dissimule d’étranges usines à travailler l’acide. Et comme l’acide dissout, les savants utilisent le flesh, une matière entièrement programmable qui peut répliquer des êtres humains à l’identique. Ainsi les doubles, appelés gangers, peuvent manipuler l’acide et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais une tempête solaire anime leurs gangers. Aussi vivant que leurs modèles, avec les mêmes souvenirs, ceux-ci n’ont d’autre choix que revendiquer leur droit à la vie. Deux clans se forment, les humains et les gangers, et tout se complique quand le Docteur a lui-même sa propre copie.
Je dirai même plus, une très belle copie
Même s’il passe après Neil Gaiman, il ne faut pas minimiser le potentiel de Matthew Graham, car il n’est nul moins que le co-créateur de la géniale série Life on mars. En guise de clin d’œil, Marshall Lancaster, Chris Skelton dans cette même série, nous gratifie de sa présence dans le rôle de Buzz. Malheureusement l’incursion de Graham dans Doctor Who n’est pas à la hauteur des espérances. Il n’y a clairement pas de matière à faire un double épisode (un simple était à l’origine prévu pour le scénariste pour la saison 5, mais il ne put le terminer à temps). L’étirement est accentué par cette volonté d’enlever une bonne partie du côté léger du show. Le sujet est grave et son traitement ne transpire pas la finesse. Il y’avait pourtant le temps de développer tout ça en une heure vingt, et de faire vivre tout ce petit monde, surtout avec des acteurs aussi convaincants. Matthew Graham se contente de répéter les mêmes scènes, enfermant le groupe dans un décor industriel un peu cheap, censé représenter un vieux monastère. Dans ce minimalisme, la réunion des flesh rappelle celle des réplicants de blade runner tandis que l’entreprise à l’origine de la technologie, l’acide et les corps des replicants jonchant le sol renvoient aux Aliens. De belles références pour un épisode sombre, mais qui manque un peu de la folie whovienne.
Le groupe prêt pour la tournée des musées
Le Gänger du Docteur pose ses grands pieds en fin de première partie, annoncé comme si on avait convoqué tous les tambours, pour jouer à une sorte de Dupond et Dupond avec le Docteur. Il reste la partie la plus intéressante de l’épisode, permettant de tester la foi d’Amy dans Eleven, mais surtout l’efficacité de The Flesh pour berner les proches des dupliqués. Et Amelia se laisse berner. La petite fille à la croyance sans condition dans son ami imaginaire est toujours là. Le diptyque donne enfin un rôle intéressant à Rory en acceptant de le séparer de sa moitié et en le mettant dans des situations où il doit prendre des décisions seul. Une position qui lui sera nécessaire après le retournement final. On nous révèle qu’Amy était un Flesh depuis plusieurs épisodes alors que la vraie Amy, enceinte, est prisonnière de la femme au bandeau (Madame Kovarian) vue dans les épisodes précédents. Le Docteur l’avait compris et il les avait menés ici pour étudier la technologie alors qu’elle en était à ses balbutiements. On comprend alors que ce double épisode n’était qu’un épisode fonction introduisant le flesh et préparant (très bien) au choc du twist. S’il distille efficacement les indices, il reste trop fonctionnel pour s’apprécier en tant que tel en dehors du fil rouge.
Amy Pond découvre qu’elle n’est pas Amy Pond et qu’elle va devoir mourir. Eprouvant.
N : 7
IM : 7
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