32 / 6-11 The God Complex (Le Complexe Divin)

32 / 6-11 The God Complex

De Toby Whithouse

Réalisation : Nick Hurran

Encore des COULOIRS (ceux d’un hôtel des années 80), une femme qui ouvre des portes et se trouve face à des HORREURS et se fait attaquer par une chose en louant son tortionnaire. Le Docteur s’est encore planté de destination et il s’extasie face aux Pond incrédules, qui le suivent encore dans une grande passivité. Ils voient des portraits de gens et d’aliens et au-dessous se trouve inscrite leur plus grande peur. Ils rencontrent un groupe jeté dans cet hôtel et sont au prise avec des pièces au sein desquels se trouvent leurs plus grandes peurs. Un homme chtarbé avec des marionnettes leur répète qu’une entité supérieure va tous les asservir et se nourrir d’eux. Le Docteur décide d’affronter le minotaure / divinité meurtrier. Mais la créature (lointaine cousine d’un ancien ennemi des classiques) pourrait ne pas se nourrir de la peur de tous ces gens, mais d’autre chose bien plus dangereux.

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Comme une envie de refuser l’invitation

La première partie de The God Complex n’est qu’un complet macguffin, une suite de motifs moffatiens sans véritable inspiration. La participation de Toby Whithouse, l’auteur des vampires de Venise  (qui a remplacé à l’origine cet épisode dans la saison 5) ne rassure pas vraiment à ce stade de la saison. Mais tout ce classicisme cache au final le véritable ennemi : la foi. Un thème ô combien adulte pour une réflexion à un niveau méta. Dans cet épisode, le showrunner déballe enfin toutes les notes d’intention de la saison la plus baddante de la série, sorte de psychanalyse géante pour la compagne. La créature millénariste convertit la foi en énergie, car elle a besoin d’adoration pour survivre. Amy devient une proie rêvée car sa foi en le Docteur est infinie. De toutes les compagnes, Pond est celle qui croit le plus aveuglément et depuis le plus longtemps dans le Docteur. Sa vie a été construite sur cette croyance. Ainsi le showrunner a-t-il utilisé dans cette saison et la précédente toutes les horreurs des contes enfantins pour démontrer que la foi en son seigneur du temps ne pouvait plus rien lui apporter à ce stade, sinon la mort. La scène où Eleven sacrifie la foi qu’Amy porte en lui pour la sauver devient d’autant plus forte après le chemin parcouru. La séparation finale devient un soulagement tout autant qu’un crève coeur.

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Eleven face à un miroir peu flatteur

Mais le Docteur ne se fait-il pas également sa propre psychanalyse lors de cette saison ? Et si Amy n’était pas une transition pour lui, une façon de se délester de ce cercle vicieux qui le faisait perdre toutes ces compagnes, puis recommencer encore à embarquer des jeunes londoniennes jusqu’à tomber dans une impasse (la fin de l’ère Davies), et se régénérer pour encore recommencer. Steven Moffat montre qu’il ne tiendra pas le schéma Davisien en plaçant à un niveau méta ces deux saisons introductives, comme une sorte de purgatoire des deux docteurs précédents, pour qui la mort était la seule échappatoire à la compagne. Si le showrunner nous a montré un Docteur exécrable (dans un but de désacralisation du personnage ?), il a aussi assorti Amy d’une chose que les précédentes compagnes n’avaient pas : Un compagnon qui ne la quitterait jamais malgré les tentations extérieures, la pierre dans l’engrenage de l’intimité entre le Docteur et la compagne. Le troisième larron qui a les pieds sur Terre et qui se trouve être un athée convaincu. La fin de cette transition se valide par une prise de conscience différente de celle de Ten. Le Docteur David Tennant ne voulait pas mourir, mais le minotaure a fait comprendre à Eleven la vaineté de cette résistance.

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Amy Pond quitte Amelia Pond pour devenir Amy Williams

Va t’il finalement se résigner à sa destruction par l’ordre du Silence, puisque seule la mort peut-être un cadeau ? Moffat va t’il aller jusqu’au bout de ce qu’il a lancé en proposant du neuf ou se dégonfler ? Va t’il utiliser River ? En dépit des nombreux défauts de narration inhérents aux épisodes de ces deux saisons, toutes les lignes s’imbriquent désormais. Et  il y’a de quoi s’incliner devant une telle maestria de conteur.

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