34 / 8-05 Time Heist
De Steve Thompson & Steven Moffat
Réalisation : Douglas MacKinnon
Après un mystérieux appel au téléphone du TARDIS, le Docteur et Clara se réveillent à une table avec un humain augmenté et une mutante métamorphe. Ils ont tous consenti à ce que leurs souvenirs à court terme disparaisse. Un mystérieux Architecte les a convoqué pour préparer le hold-up de la banque la plus sécurisée de la galaxie, la banque de Karabraxos. Ajouté à un arsenal sécuritaire de haute volée, La cheffe des lieux s’est offert les services de Tellers, créatures télépathes chasseuses de culpabilité qui réservent au coupable un ratatinage de cerveau dans les règles. Le Docteur s’autopromeut leader du groupe, mais l’opération se complique très vite, occasionnant des pertes. Les survivants découvrent qu’ils ont été envoyés du futur de sorte qu’ils se trouvent exactement au bon moment lorsqu’une tempête surviendrait, rendant la banque complètement vulnérable.
Le Doc Pack est dans la place
Time Heist est, comme son nom l’indique, la première incursion de Doctor Who sur le territoire du caper movie (film de hold-up). Et puisque Doctor Who ne s’autorise des incartades criminelles que pour de bonnes raisons, l’occasion ne se reproduira peut-être pas. Alors autant viser d’emblée la banque la plus gardée de l’univers. Peter Capaldi permet à Steven Moffat de casser des barrières construites avec la nouvelle série. L’acteur sait à merveille incarner le seigneur du temps sur le fil du rasoir, à tendance anarchiste, un brin sociopathe, calculant froidement les pertes lors de situations à risques (le détachement professionnel…). Bref, le Docteur alien sans aucun complexe, qui expose ses failles et n’a plus besoin de se faire aimer ou de fuir. Et pourtant un Docteur qui reste attachant. Cet épisode est un bon exemple de ce que le showrunner peut désormais se permettre avec Peter Capaldi à la barre. Ainsi Time Heist distille l’ambiguité une bonne partie du temps sur cette nature insaisissable du nouveau Docteur, avant de dévoiler qu’il est le maître du jeu et pour quelle raison il a enfilé cette défroque (sauver une espèce en voie de disparition, c’est y pas mignon). Les fausses pistes et retournements de situation participent habilement à la construction d’un scénario qui enchaîne les bonnes idées et intégration d’éléments SF au caper classique. Par ce soucis constant de Moffat et Steve Thompson d’être en avance sur le spectateur (et à la hauteur de l’Architecte), Time Heist s’apparente à bien des égards à un épisode de Sherlock. Ceci n’est guère une surprise, puisque Steve Thompson est un transfuge de la création de Moffat et Gatiss. On notera d’ailleurs la subtilité avec laquelle ils excluent l’hypothèse d’un casse avec le TARDIS ou qu’ils suggèrent par touches la véritable identité de l’Architecte.
My Teller is rich
Time Heist bénéficie aussi grandement de la dynamique déjà rôdée Coleman/Capaldi. Il n’aura pas fallu longtemps pour que le tandem trouve le ton juste, entre balance des caractères et réaction instantanée au jeu de l’autre. Elle quasiment rebootée au début de la saison et lui qui n’en est qu’à son cinquième épisode ont déjà plusieurs couches et un rapport diablement intéressant. Les personnages secondaires, par défaut de caractérisation au-delà de leur condition, peinent logiquement à leur tenir la réplique. Ces personnages prétextes se révèlent un des seuls défauts de l’épisode, l’autre étant d’avoir compressé autant d’idées dans le format classique d’un épisode (erreur typique de Moffat). Braquage Temporel est un petit modèle de rythme et d’équilibre qui promet beaucoup sur les loners à venir. En prime, Le whovien confirmé pourra jouer à deviner les multiples criminels provenant des épisodes de Doctor Who que Psi prétend incarner pour tromper le Teller.
La révélation du Docteur, sans tasse brisée ni flash-back sursignifiant
N : 8
IM : 6
Votre commentaire