35 / 9-09 Sleep no more
de Mark Gatiss
Réalisation : Justin Molotnikov
38ème siècle. Une équipe de sauvetage est envoyée pour secourir le scientifique Gagan Rasmussen sur une station spatiale. Ils y rencontrent Clara et le Docteur. Tous sont bientôt attaqués par une créature faite de poussière de sommeil, mais ils parviennent à retrouver Rasmussen sain et sauf dans une capsule. Ils sont aussi introduits à Morpheus, son invention, une capsule de sommeil (!) qui permet d’éviter de perdre trop de temps à dormir, puisqu’elle concentre en cinq minutes le dodo nécessaire. Ainsi tous passent plus de temps à bosser et les profits entrent mieux, et la croissance reprend et youpi ! Le problème est qu’à chaque réveil d’un long sommeil, il est connu qu’on se débarrasse de la poussière qui contient nos monstres intérieurs. Avoir tué le sommeil, la poussière s’est agglomérée pour engendrer des monstres qui ont pris le contrôle de l’équipage. Le Docteur découvre même que ces poussières pourraient bien les observer.
Mr Sandman, bring me back Doctor Who zzzzz
Doctor Who ne s’était jusqu’ici pas essayé au found footage et c’était tant mieux. Le procédé créé suite au succès du projet Blair Witch a bien trop souvent servi de cache-misère « réaliste » à des intrigues vides et des scénarios creux. Sleep no more, l’épisode Mark Gatiss de cette saison 9, ne déroge pas à la règle. Il ne sera même pas sauvé par la justification tardive de l’emploi du found footage : Il n’y a aucune caméra dans le vaisseau, c’est donc la poussière qui les regarde. Dès lors, le point de vue employé trahit la transformation d’un personnage. Cette idée est en pratique peu utilisée et ne saurait pallier un manque flagrant d’inspiration. Le Grunt, soldat humain élevé pour tuer, semble sorti d’un cahier des charges de vagues inventions futuristes. Il ne servira au final pas à grand-chose, si ce n’est à sauver un membre de l’équipage aussi peu intéressant que ses congénères. La vidéo tournée par Rassmussen, qui entrecoupe les scènes, est redondante avec l’action et justifiée par une pirouette scénaristique finale ridicule. Cette explication grotesque « juste pour faire peur » aurait pu sortir de n’importe quelle série B et sonne l’alarme sur le fait qu’à se prendre trop au sérieux et à reprendre des effets de mode, Doctor Who risque de tomber dans le ridicule.
Le psychic paper a t’il une caméra embarqué ?
Un tel résultat est d’autant plus dommage que le thème de la dépossession du sommeil pour le profit est original et qu’il aurait pu donner une intrigue intéressante dans le cadre habituel de Doctor Who. C’est néanmoins avec plaisir que l’on retrouve en Rassmussen Reece Shearsmith, ancien complice de Mark Gatiss sur The League of Gentlemen et interprète de Patrick Troughton dans le film historique « An adventure in time and space » tourné pour le 50ème anniversaire de la série. Le principal intérêt de Sleep No More est au final presque imperceptible, puisqu’on y glisse progressivement depuis maintenant deux saisons : Les réactions de Clara n’ont jamais été aussi proches de celles du Docteur, si bien qu’ils pourraient à plusieurs reprises être interchangeables. Une façon d’avancer un peu plus vers la fin, car nous avons bien compris, à ce stade, qui était cet hybride tant craint par les daleks.
La blagounette finale de Rassmussen. Il nous a bien eus.
N : 4
IM : 2
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