36 / 10-03 Thin Ice
de Sarah Dollard
Réalisation : Bill Anderson
Le Docteur et Bill ratent leur retour à notre époque (et le thé de Nardole) pour atterrir à Londres le 4 février 1814, pendant la dernière foire hivernale. Problème : Un monstre repose sous la glace, au fond de la Tamise et aspire les gens pour les becqueter. Le Docteur se fait voler son tournevis sonique par un gamin errant, qui se retrouve vite aspiré par la créature. Son amie Kitty les mène jusqu’à leur repaire où ils rencontrent d’autres enfants errants. Pour les sauver, Twelve propose à Bill de se laisser capturer par la créature. Sous la glace, ils rencontrent un monstre gigantesque seul et prisonnier de chaînes. A leur retour sur la terre ferme, une piste les mène jusqu’à des ouvriers qui extraient un carburant bien plus efficace que le charbon qui brûle même sous l’eau, résultat de la transformation des victimes mangées par le monstre. Ils se rendent chez le propriétaire Lord Sutcliffe, un type pas très recommandable qui admet que sa famille prospère sur le dos du monstre depuis des générations. Découvert, Sutcliffe les emprisonne et décide de tout faire exploser pour que la moitié de la foire coule dans la Tamise et nourrisse le monstre. Le Docteur laisse à Bill le choix de tuer ou de libérer la créature. Bill choisit de la libérer malgré le risque qu’elle fait courir à la population.
Ha ! Ce bon vieux Peter qui n’a pas vu venir l’effet Papillon
Ecrit par Sarah Dollard qui avait déjà produit le scénario de Face The Raven, Thin Ice est le premier épisode du passé de Bill. L’intrigue reprend le postulat de The Beast Below dans un contexte historique, mais réussit là où l’épisode de Steven Moffat tombait à plat. L’épisode permet de découvrir une partie de l’Histoire anglaise que Doctor Who n’avait jusqu’ici peu abordée. Comme ce fut le cas pour Martha, la couleur de peau de Bill permet de mettre en avant le racisme ordinaire et le peu d’humanisme de l’Angleterre du haut de l’époque, gonflée par son empire colonial et la Révolution Industrielle naissante. Le final permet de corriger à une échelle moindre la lignée d’un aristocrate bien né qui a perdu pied avec la réalité du monde. L’épisode en lui-même est plutôt anecdotique, même si le côté hivernal apporte une ambiance festive, parfois aux frontières d’un épisode de Noël. Il se révèle plus intéressant par le parti de se centrer sur la relation de professeur à élève entre Bill et le Docteur.
Big Huge Monster is watching you
Thin Ice est un TP de responsabilité citoyenne in situ, avec examen final. Tout au long de l’épisode, Twelve apprend à Bill à surmonter ses ressentis et à embrasser une vision du monde plus globale et réfléchie : Passer le réflexe de s’outrager pour agir, comprendre que la passion l’emporte rarement, et pour finir lui laisser la responsabilité d’un choix difficile avec des morts dans la balance. Ce choix n’est pas aussi déterminant que dans Kill the Moon, mais pour lui laisser les rênes après si peu de temps, Twelve fait visiblement confiance dans le jugement de Bill. Toujours aussi pertinente et curieuse, l’élève parle des dimensions parallèles, de l’effet papillon ou des effets secondaires aux voyages temporels. Entre fascination et répulsion, son rapport au Docteur n’est pas fait d’un bloc. Bill ne passe pas pour quelqu’un d’exceptionnel, mais pour une jeune femme normale qui se découvre peu à peu, et il est plutôt enthousiasmant de se retrouver de nouveau face à ce type de compagne qui évolue par paliers, peu présente dans l’époque moderne (même Rose sautait très vite de la normalité à quelque chose de plutôt exceptionnel).
Lord Sutcliffe, trop humain pour ne pas provoquer la colère de Twelve
Reste un Nardole toujours réduit à une unique scène et à la fonction de tenir le fil rouge du mystère du coffre (la promo a déjà vendu la mèche, mais tant pis).
N : 7
IM : 5
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