37 / 11 – 02 The Ghost Monument
De Chris Chibnall
Réalisation : Mark Tonderai
Téléportés dans l’espace, le Docteur et ses nouveaux compagnons Ryan, Graham et Yaz croisent la route d’Angstrom et Epzo, finalistes du fameux rallye des 12 galaxies. Sur la planète déserte Desolation, ils devront traverser l’épreuve de survie finale pour atteindre le monument fantôme. Le gagnant empochera le million. Le perdant sera condamné à rester crever comme un con sur la planète. Ce monument fantôme se révélant être le TARDIS coincé dans une boucle, les trois humains ont tout intérêt à suivre la Docteure dans la course s’ils souhaitent rentrer chez eux. Une occasion pour Thirteen de leur montrer comment jouer selon ses règles, en équipe sinon rien !
L’individualiste baroudeur, à cause de sa mère
Ce premier épisode du futur (et dans l’espace) est un survival ramassé qui ne possède aucune dimension ludique, contrairement à ce que le postulat pouvait présager. L’idée de révéler les valeurs humanistes du Docteur dans ce contexte, en opposition avec les réflexes de survie de ses compagnons, est astucieuse et le pitch présageait d’un épisode bien dans l’esprit de Doctor Who. L’exécution n’est pas fondamentalement mauvaise, mais elle prolonge la sensation de « lissage » ressenti pour le pilote : manque de conviction, manque de passages suffisamment mémorables, d’une touche de fantaisie, de rollercoaster. Ce qui est un peu la moelle épinière du Doctor Who moderne, même dans ses moments les plus sombres, et aussi des meilleurs périodes des classiques. La gravité d’un Midnight était entourée de moments de détente avec les passagers, le calvaire d’Amy Pond ménageait un univers original et un background SF stimulant (les timey winey !), l’autodestruction de Clara s’accompagnait d’une incroyable alchimie avec Twelve. La dernière ligne droite désespérée de Five était éclairée par les convictions du Docteur. On ressent ici plus les longueurs et la répétition de certains arcs classiques, sans le dépaysement qu’ils procuraient. Il n’y a aucun élément qui crée la surprise ou qui détonne de l’ambiance générale, et ce ne sont pas les personnages caractérisés par des traumas lourdement expliqués qui éclaireront la voie. Pas une seule fois la complémentarité du groupe n’est illustrée dans un épisode porté par la maxime « l’union fait la force », tout simplement parceque les personnages n’ont pas de caractéristique positive, ni de trait distinct encore connu.
Allez on y croit, je peux en faire quelque chose de ce gang !
La Docteure se pose souvent dans le rôle de fausse naïve et dans une empathie bienveillante envers ses compagnons. Difficile de revenir à une interprétation plus tiède après la majesté de Peter Capaldi, mais Jodie Wittaker maintient un niveau de crédibilité qui lui fait honneur. Elle porte également tout ce qui fait du Docteur ce qu’il/elle est. Plus axé sur l’action, Mark Tonderai immerge le téléspectateur dans l’aventure via une réalisation plus démonstrative, avec des mouvements de caméra amples et instables autour des personnages, plus de plans d’étendues (le désert s’y prêtait bien), quelques « flares » pour accentuer artificiellement l’effet de réalité, une photo surexposée. Des parti pris « réalistes » qui cadrent globalement avec la direction du pilote. Pour l’heure, on flaire un fil rouge à la Russell T. Davies lorsqu’on découvre ce qu’un groupe de scientifiques a fait de la planète pour obéir aux Stenzas (la créature qui a tué Mamie dans le pilote en était un). Et nous finissons dans un TARDIS verdi et re-décoré pour son nouveau Docteur, comme le veut la tradition.
Ryan se croit dans ‘Call of Duty’. La dispraxie n’excuse pas tout.
N : 4
IM : 4
Votre commentaire