37 / 11 – 03 Rosa

37 / 11 – 03 Rosa

De Malorie Blackman et Chris Chibnall

Réalisation : Mark Tonderai

En voulant retourner à Sheffield, la Docteure et ses amis atterrissent en Alabama le 30 novembre 1955. Ils croisent Rosa Parks, qui s’apprête à gagner un grand combat contre la ségrégation omniprésente dans les états du Sud. Elle ne cédera pas sa place à un blanc dans un bus et sera emprisonnée. Suite à quoi la discrimination cessera dans les bus et le mouvement pourra progresser vers de nouveaux droits. Ils découvrent aussi qu’un ex taulard nazi Terminator est venu du 79ème siècle en manipulateur de vortex pour empêcher l’épisode du bus d’avoir lieu, et ceci par tous les moyens. Les voyageurs temporels se posent en contrepoids du malotru et découvrent à leurs dépens un versant sombre de l’Histoire américaine.

Doctor Who Series 11

Et ils ne virent pas le triste Terminator venir…

Le racisme ordinaire est un thème très présent dans Doctor Who, notamment à travers les épisodes du futur qui ont pu tabler sur la découverte de nouvelles espèces aliens pour mettre en avant les valeurs humanistes de la série, particulièrement lors de la période « engagée » de la série dans les 70’s. Les épisodes du passé ont été plus frileux, même si le très bon diptyque Human Nature / Family of Blood avait su traiter le sujet au début du XXème siècle, et plus récemment Thin Ice pour le XIXème, sans compter les épisodes du présent qui le traitaient en toile de fond. Accompagner Rosa Parks dans l’Alabama ségrégationniste à un tournant décisif du mouvement des droits civiques américains ne paraît pas hors de propos dans Doctor Who et permet de mettre en évidence le fait que les droits acquis sont encore frais. Malheureusement, Rosa se prend les pieds dans le tapis en misant sur un premier degré absolu, un manichéisme constant et une absence de contrepoids à ce thème, qui au final devient la seule raison d’être de l’épisode. Le bad guy est une caution ‘doctor who’, une blague au point qu’aucun effort n’a été fait pour lui donner un aspect alien. Les scénaristes préfèrent marteler au spectateur que ce moment de l’Histoire était particulièrement dangereux pour Yaz et Ryan en les opposants à des blancs qui semblent contrôlés par une conscience collective proche de celle de l’invasion des profanateurs qui rend toute interaction impossible. Les compagnons tiennent un rôle moins en retrait et semblent plus impliqués par leur aventure, mais ils sont toujours interchangeables au terme de l’épisode. Même Ian et Barbara qui étaient dans le TARDIS à leur corps défendant et confrontés à des univers hostiles, pouvaient bénéficier de traits identifiables qui guidaient leurs actions ou bien de caractéristiques pouvant évoluer au contact du Docteur. La dispraxie de Ryan comme le combat de Graham contre le cancer semblent avoir disparu au contact du TARDIS.

Doctor Who Series 11

Martin Luther King rencontre Ryan, et pis c’est tout

Mais la plus grande déception vient de la Docteure, qui avait pourtant démarré avec les honneurs. Prenant une posture de professeur, elle n’aura pas su une seule fois apporter de la distance sur le ressenti et les certitudes de ses « amis » (Yaz s’en charge pour Ryan), ni des précisions historiques (c’est Rosa qui s’en charge !) et elle ne lèvera même pas le doigt lorsque Ryan annoncera qu’il a expulsé dans l’espace le vilain alien sans aucune forme de procès (ce qui est un peu la méthode des Anges). Il y’a un effort pour coller à la réalité historique via la première rencontre avec le chauffeur de bus et une évocation des activités militantes de Rosa. Mais tout cela est couvert par la mystique d’un événement et de l’acte d’une femme pris en son âme et conscience. Peu de choses sur la militante active de la NAACP et sur le côté calculé de cette action, qui avait pour but d’ériger comme symbole une personne respectée de la communauté pour permettre à la société de se remettre en question dans ses plus hautes sphères.

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Rosa Parks, une femme qu’on aurait aimé connaître

Doctor Who offre une possibilité de côtoyer les figures historiques. Faire un peu plus de chemin aux côtés de Rosa Parks aurait permis de mieux cerner qui elle était, le rôle actif qu’elle avait, et même d’intégrer le mouvement des droits civiques au-delà d’une scène anecdotique. Au lieu de ça, il y’a l’impression de voir un épisode s’engouffrant dans les zones de confort qui nous mène à regretter que la fameuse grand-mère n’ait pas été du voyage. Tout au plus on pourra apprécier l’évocation de la Stormcage, prison du futur dans laquelle a séjourné River Song.

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