37 / 11 – 09 It takes you away
D’Ed Hime
Réalisation : Jamie Childs
Le TARDIS se matérialise en 2018 sur un fjord norvégien. Thirteen et ses amis tombent sur un cottage dans lequel se terre une jeune femme aveugle, Hanne. Quatre jours auparavant, son père Erik a disparu en voulant défendre les lieux d’une chose mystérieuse. Alors que tous se mettent en sécurité, ils découvrent un miroir qui n’est rien d’autre qu’un portail vers une anti-zone. Alors que Ryan est chargé de protéger Hanne et le cottage contre la créature, la Docteure, Graham et Yaz pénètrent de l’autre côté pour ramener son père. Ils rencontrent un extraterrestre marchand gollumesque qui leur propose de les guider en échange du tournevis sonique, au milieu de très dangereuses bestioles volantes. Echappant à leurs poursuivants, ils traversent de nouveau le miroir et retrouvent Erik en compagnie de sa femme défunte dans une maison qui semble différente. Et il semble même que Grace, la grand-mère de Ryan et compagne de Graham décédée dans le pilote ait rejoint cette autre dimension. Pendant ce temps, Hanne désobéit à Ryan et se lance dans l’antizone.
« Voilà où les scénaristes étaient cachés : Dans le placard ! »
Paradoxalement, c’est alors que des rumeurs persistantes annoncent le départ de Chris Chibnall et de Jodie Whittaker à l’issue de la saison 12 que l’ère de Thirteen se met à démarrer. The Witchfinders était un épisode de R.T Davies moyen, mais qui parvenait à faire revenir l’esprit du Docteur dans cette saison 11. Il ne manquait plus que la touche d’originalité, un peu d’émotion et la création d’un univers à part entière, pour que nous soyons de plein pied dans du Doctor Who. It takes you away apporte cette touche d’inédit et de découverte qui avait quitté les lieux depuis le départ de Steven Moffat, et il pourrait bien être l’épisode qui sauvera cette saison 11. Le concept de la dimension de l’autre côté d’un portail est connu (et approuvé par Steven Moffat depuis ces débuts sur la série), mais les développements de l’épisode nous amènent une multitude d’éléments sf tous inédits mais crédibles dans une mythologie whovienne. L’antizone est une zone tampon créé par l’univers quand la fabrique de l’espace-temps est menacée. Celle-ci a été conçue pour que deux mondes ne puissent pas se toucher, notre monde et celui crée par les Solitractes : Une énergie dotée de conscience qui empêchait la matière de se joindre au commencement de tout (une sorte d’anti-matière noire). Afin de pouvoir côtoyer des humains et se sentir moins seuls, les Solitractes ont matérialisé la mère de Hanne. C’est ce qui l’a retenu si loin de sa fille durant tout ce temps.
Highway to the Anti-zone
Notre treizième Docteur (et Chris Chibnall) ne se plaindra pas qu’il n’y ait pas de véritable bad guy dans cet épisode, pas plus que l’auteur de ces lignes puisqu’enfin, ça fonctionne très bien sans. Jodie Whittaker porte sa Docteure attentionnée (une belle utilisation de la cécité d’Hanna), curieuse et vaillante dans ses retranchements. Sur tous les fronts, elle ira même jusqu’à s’abandonner à l’entité pour libérer des Solitactes de la gamine. L’occasion d’une scène surréaliste mais amusante dans laquelle la conscience prend la forme d’une grenouille. Celle-ci devra laisser partir le Docteur, bien que Thirteen aurait bien voulu explorer plus en détail cette chose nouvelle. La matérialisation de Grace permet d’aller plus en avant dans l’exploration du deuil de Graham, et ce bien plus efficacement que dans l’épisode 4. Cet épisode permet à Bradley Walsh de se confirmer comme numéro 2 de la saison loin devant les deux jeunôts. En miroir du père de Hanne, il se métamorphose réellement en grand-père de Ryan lorsqu’il choisit de l’aider plutôt que de rester à jamais avec cet image de Grace. La dernière scène entre les deux fonctionne alors pleinement et annonce une dimension supplémentaire pour les épisodes à venir dans la dynamique du groupe.
Graham : de veuf éploré à grandpa protecteur
Allégorie du deuil d’un parent, It takes you away rappelle parfois Hide dans le ton et la forme, tout en ayant ses propres originalités et un ton SF plus assumé qui le différencie de l’ère Moffat. Il est peuplé de trouvailles sympathiques, comme cette allusion aux histoires scientifiques que la grand-mère du Docteur lui racontait pour s’endormir. On peut se dire qu’il est dommage que cet épisode ne soit pas arrivé en début de saison, et plus généralement que Chris Chibnall n’ait pas filé les clés des scénars à de bons auteurs dès le début.
N: 8
IM : 5
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