An Adventure in Space and Time

An Adventure in Space and Time

Scénario : Mark Gatiss

Réalisation : Terry McDonough

Durée : 85 mn

Diffusé le 21 novembre 2013 sur BBC2

 

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Pour fêter le cinquantième anniversaire de Doctor Who, la BBC produisit et diffusa an adventure in Space and Time, téléfilm scénarisé par Mark Gatiss qui dépeint la création de Doctor Who de l’idée d’origine jusqu’à la régénération du premier Docteur.

Sydney Newman, le chef du département fiction télévisée de la chaîne a l’idée d’une série de SF pour enfants pour boucher un créneau. Il confie le développement de la série à son assistante Verity Lambert,  jeune productrice de 27 ans, qui devra faire preuve d’une grande confiance pour porter ce concept atypique dans un milieu d’hommes d’un âge avancé installés dans leurs habitudes. Elle trouvera un allié en Warris Hussein, réalisateur du pilote encore plus jeune qu’elle et d’origine indienne. Parallèlement, l’acteur William Hartnell veut sortir des rôles types qu’on lui a imposé après le succès de la série Carry on Sergeant. D’abord réticent à jouer dans une fiction pour enfants, il est finalement convaincu par Hussein et Lambert. Contre toute attente, ce rôle va changer tardivement sa vie et provoquer un attachement à ce Seigneur du Temps en fuite, en dépit du turn-over des compagnons et d’un état de santé qui ne s’améliore pas. Mais toute bonne chose a une fin, et la régénération approche…

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L’équipe de la saison 2 de Doctor Who. La gloire, même sans les Daleks

On l’aura compris, ce téléfilm est avant tout centré sur deux figures : William Hartnell et Verity Lambert. La jeune productrice prend une grande place dans sa première partie, qui s’étend sur l’originalité du choix de Sydney Newman de porter une jeune femme à la tête de la série et sa ténacité face aux difficultés qu’elle rencontre avec les vieux bonnets de la BBC. Cette difficulté se double d’un budget particulièrement serré, d’une première histoire chaotique et d’un accrochage fameux avec Newman sur la direction du show. C’est en effet Verity Lambert qui a décidé de porter le deuxième arc sur les Daleks, celui qui a définitivement lancé Doctor Who dans les foyers anglais. Les affreux de Skaro allaient à l’encontre du premier ordre de Newman, qui était de produire une série SF éducative dénuée de robots folkloriques.

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Sydney Newman (Brian Cox), l’initiateur de Doctor Who

Lorsque Verity Lambert quitte le show à l’issue du tournage de Mission to the unknown, le téléfilm ne fait que déporter toute l’attention vers le vieillard qui tient le rôle du premier Docteur, vétéran des premiers temps de la série. Nous l’avons déjà suivi depuis le début, et c’est lui au final, le héros. An adventure in space and time s’ouvre d’ailleurs avec la dernière prestation d’Hartnell sur la série. Reste à parcourir le reste du chemin, et le téléfilm réussit dans l’ensemble, en grande partie grâce à David Bradley, à épouser le point de vue du premier Docteur. Il colle à ses doutes, le suit dans des scènes familiales avec sa petite fille, son premier public, montre le respect mutuel qu’il instaure avec la productrice, son lien avec Carol Ann Ford (Susan) et les difficultés finales à porter le rôle. La conclusion voit une rencontre émouvante avec Matt Smith, le onzième Docteur. Un façon de montrer que l’acceptation de céder son personnage à Patrick Troughton a mené à l’incroyable longévité de Doctor Who, et combien chaque Docteur doit à celui qui a installé le rôle.

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Verity Lambert (Jessica Raine) et William Hartnell (David Bradley)

An adventure in space and time est donc un bel hommage à William Hartnell, mais c’est avant tout un drama, et non un documentaire. Créé dans un but festif, il met en avant des personnages généralement positifs vus sous l’angle d’un politiquement correct déjà très en vogue en 2013, se permettant de reléguer d’autres personnages jugés dramatiquement moins porteurs. On peut saluer le traitement des difficultés de Warris Hussein et de Verity Lambert à faire leur place à la BBC dans les années 60. Mais on peut regretter les ellipses dans la génèse de Doctor Who et dans la continuité post-Verity, qui amoindrissent l’apport de Sydney Newman et d’autres contributeurs, comme le chef scénariste David Whitaker, le producteur Mervyn Pinfield et surtout de Terry Nation, le responsable de la Dalekmania, qui ne fait ici que de courtes apparitions dans le segment dédié (presque autant que les Zarbis figurants). La première année de travail sur la série fut ponctuée de difficultés internes qui sont narrés dans les premières pages du très bon ouvrage de Marcus Hearn, « Doctor Who, les Archives : Les 50 ans d’une série culte », qui fera un excellent complément à ce téléfilm.

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