38 / 12- 04 Nikola Tesla’s night of terror
De Chris Chibnall
Réalisation : Nida Manzoor
1903. New-York. Nikola Tesla tente en vain de lever des fonds pour mettre en place un système de transmission sans fil via sa Wardenclyffe Tower, un monument que l’inventeur tentera de promouvoir seize ans durant avant qu’elle ne tombe dans l’oubli. Menacés, Tesla et son assistante Dorothy Skeritt font bientôt connaissance avec une sphère flottante d’origine inconnue, puis ne tardent pas à se retrouver sur le chemin du Docteur et de ses amis. Le groupe se met d’abord sur la piste de Thomas Edison, sachant qu’il envoie régulièrement des espions pour surveiller les travaux de Tesla et s’approprier ses inventions. Mais tous les employés d’Edison sont décimés par une menace bien alien. Thirteen découvre que la sphère est un orbe de Thassa, outil de transmission de savoir qui a été reconfiguré pour un tout autre but. Il a été envoyé sur Terre à cet époque par les aliens dont le signal avait été détecté par la machine de Tesla. Les Skithras ont déjà piqué à différentes espèces toutes les pièces de leurs vaisseau et ils aimeraient bien embarquer Tesla l’ingénieur pour profiter de son génie. Le Docteur, ses amis, Tesla et Edison sont devront faire cause commune pour arrêter les voleurs, mais ils ne sauveront pas (encore) la réputation de ce cher Nikola.
Hé oui Nikola, c’est plus grand à l’intérieur
Nikola Tesla’s night of terror sauve en tout cas la réputation de cette saison. Nous voilà enfin dans du vrai Doctor Who, avec tous les ingrédients qui rendaient si communicatifs les épisodes historiques de l’ère Russell T. Davies. Bien sûr, nous ne pourrons pas chasser le côté redresseur de torts de Thirteen, occupée ici à restaurer l’image de Nikola Tesla, encore dans l’ombre de Thomas Edison dans l’inconscient collectif. Le différend opposant Tesla l’inventeur à Edison le buisnessman n’est pas faux. Le « plus grand inventeur d’Amérique » a passé sa vie à multiplier les brevets et a effectivement pillé en chemin de nombreux concurrents plus créatifs, dont Tesla. Cette opposition entre les deux est juste un peu trop binaire. Mais elle est heureusement rattrapée par le côté typé (ça fait du bien de moins se prendre au sérieux !) de l’épisode et l’inclusion d’Edison au sein de l’aventure. Son idée de la réussite américaine renvoie de façon un peu grossière aux aliens parasites de l’épisode, les Skitras. Cette nouvelle espèce et sa reine ne laisseront pas de grandes traces dans le bestiaire Whovien, mais ils jouent bien leur rôle de monster of the week.
Pendant que Nikola se la joue, Thomas fait son boudin à l’arrière plan (mais lui il a plus d’argent!)
La rencontre entre un Nikola Tesla et une Seigneure du temps ne pouvait que créer des étincelles. Ou du moins offrir l’occasion de décrire la solitude de l’inventeur face à la médiocrité de son monde présent, lui qui a sans cesse les yeux tournés vers le futur. On imagine sans peine le défi et l’excitation que représentait le fait d’être un inventeur au début du XXème, mais peut-être moins la solitude de celui qui ne pourra jamais vraiment vivre dans le monde qui adoptera sa vision. Faut-il miser sur des inventions commercialisables et les moyens de cette commercialisation pour être certain de contribuer au progrès ou viser plus haut, quitte à prophétiser ce que nous connaissons maintenant comme le wi-fi ? Autant de questions justement posées par cet épisode. Niko Tesla’s night of Terror est un chouïa trop long et prévisible et les trois amis semblent toujours ne pas avoir évolué depuis qu’ils ont embarqué dans le TARDIS. Mais Yaz aura enfin de bons moments, tout comme Thirteen qui poursuit dans sa veine Tennantienne sans trop d’entraves. L’interprétation de Tesla par Goran Visnjic (le Docteur Kovac de « Urgences »!) est quand à elle, franchement délectable. Dans le rôle d’Edison, on pourra noter la présence de Robert Glenister qui joua l’androide Salateen dans le dernier arc de Five : The Caves of Androzani.
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