New Year Special 2021
Revolution of the Daleks
De Chris Chibnall
Réalisation : Lee Haven Jones

Quelque part en 2019, les Daleks ont été vaincus par le Docteur et sa famille. Mais il y’en a toujours pour faire revivre ces vieilles carcasses. Une coquille de Dalek tombe entre les mains du Donald Trump de l’épisode des araignées. Il décide d’en faire une arme sécuritaire et se voit bientôt soutenu par la future premier ministre de Grande-Bretagne. Retenue sur Terre sans nouvelles du Docteur depuis les derniers événements, la Famille découvre que les Daleks sont revenus et ils décident de s’en prendre au magnat…sans véritable plan. Mais c’est l’intention qui compte. A plusieurs centaines d’années lumières de là, Thirteen (on va garder ce nom pour se retrouver, même s’il n’a plus de sens) purge une peine depuis plusieurs décennies. Sauvée par le Capitaine Jack, elle peut revenir sur Terre pour s’en prendre à Trumpy. Mais son ingénieur a déjà, contre son avis, cloné le Dalek dans la coquille et produit des centaines de Daleks qui n’attendent qu’un signal pour occuper instantanément les centaines de coquilles à travers le pays. Thirteen décide de convoquer des Daleks plus nazis que ceux-ci et de les faire s’affronter. Les Daleks plus nazis suppriment les premiers. Le magnat s’allie avec eux pour trahir Thirteen. Puis il y’a un affrontement avec les vainqueurs, qui se feront bien sûr tuer par le Docteur, sa famille et le Capitaine Jack. Mais le méchant Donald Trump-like récoltera tous les lauriers. Et l’auteur des chroniques soupirera.

Lorsque nous avons quitté la Docteure, la COVID était déjà là, mais on ne parlait pas encore de confinement. Mais Doctor Who n’a pas changé d’un iota dans le monde d’après, et la BBC semble bien décidée à exploiter les réserves. En 2020, le segment transmedia hors-continuité « The Time Lord Victorious » nous avait déjà gratifié d’une mini-série web animée sur les Daleks. Nous retrouvons une nouvelle fois les affreux de Skaro dans un New-Year Special qui nous rappelle que l’époque des contes de Noël est terminée. Pourquoi faire un Christmas Special, Noël c’est tellement plus 2020 et pas woke du tout (trop chrétien). D’ailleurs l’humour est plus que jamais absent. Hé oui, ça ne sert plus à rien de rire. Le ton est donné. Dans cet épisode d’une heure ni drôle, ni original, ni merveilleux, et donc parfaitement dans l’air du temps, nous allons revivre une grande partie de choses déjà vues avant, mais liftées. L’emploi des Daleks dans la compagnie de sécurité privée du magnat renvoie au premier épisode Dalek de l’ère Moffat, en plein coeur de la seconde guerre mondiale. Mais la référence à Robocop est encore plus évidente. Il y’a certes un affrontement de Daleks contre Daleks (une idée plutôt neuve) mais il ne diffère en rien de n’importe quel autre affrontement de vilains, les Daleks étant devenus particulièrement bavards. La résolution finale sera certes spectaculaire, mais c’est sans surprise et avec un ennui agacé que l’épisode aura été consommé. Attendre tous ces mois juste pour avoir droit au one man show de Chris Noth. Mouais.

Qu’en est-il de notre Docteure après cette révélation qui a remis en cause ses origines et la comptabilité des Docteurs? Nous retrouvons Jodie Whittaker emprisonnée depuis fort longtemps au milieux d’anciens ennemis. Lascive et docile, elle attend que son prince vienne la libérer. S’agit-il du même Docteur qui s’est battu durant des millénaires pour sortir d’une forteresse construite pour lui dans le glorieux Heaven Sent ? On peut légitimement en douter. Le prince en question sera le Capitaine Jack, venu à son secours grâce à quelques tours de passe passe pas bien fameux. Passées les embrassades avec sa famille, notre Time Lady semble diminuée. Elle confiera à Ryan qu’elle ne sait plus qui elle est. Le miroir d’une franche discussion qui a eu lieu entre Twelve et Clara (Suis-je un homme bon?), sauf que Ryan n’est pas Clara et Twelve a nettement plus de présence que Thirteen. Aussi lorsque la conclusion vient à dire que peu importe ses origines, le Docteur est le Docteur, il n’y a qu’un froncement de sourcil. Non, ce n’est même plus le Docteur. C’est une gamine qui doute.

Qu’en est-il de la famille? Le nouveau membre improvisé tombe à pic. Le Capitaine Jack est de retour après sa petite incursion pour prévenir les trois pieds nickelés de l’arrivée du cyberman. Il sauve les meubles grâce à un dialogue très Whovien avec Yaz. Mais le reste de sa partition sera à l’avenant de son rôle dans Torchwood, sans grand éclat. Ce New-Year Special est aussi celui du départ pour Ryan et Graham. Ryan décide de rester sur Terre pour s’occuper de sa planète. On lui souhaite du courage et bon vent ! Graham le suivra parcequ’il ne peut pas être séparé de son petit-fils. Tant mieux pour lui. Si vous n’avez pas ri lorsque ce bon vieux papy répète que ces voyages avec le Docteur les ont changé, le dernier outrage vous sera fait lors de la reproduction de la scène de la dispraxie de Ryan du pilote de Thirteen. Voilà notre treizième Docteur avec une seule compagne et enfin l’occasion pour le showrunner de se concentrer sur seulement deux personnages. Peut-être Yaz va t’elle gagner en épaisseur dans la saison suivante. Peut-être la caractérisation de Thirteen sera t’elle faite avec plus de soin. Mais nous savons d’ores et déjà qu’il y’aura un nouveau compagnon, Dan. Une chose est sûre, je ne vais plus gonfler mes notes pour laisser le bénéfice du doute à Chris Chibnall.
N : 4
IM : 3