39/ 13- 03 Doctor Who Flux – Once Upon, Time
De Chris Chibnall
Réalisation : Azhur Saleem
Planète Temps, temple d’Atropos. Pour libérer Yaz et Vinder, la Docteure prend, avec Dan, la place des prêtresses Mauri. Thirteen, Yaz, Dan et Vinder sont bientôt submergés par le flux temporel. Thirteen parvient à planquer ses compagnons dans leur propre ligne temporelle pour gagner du temps sur Swarm et Azule. Les compagnons revivent tous trois des éléments de leur passé dans un ordre hasardeux, comme des rêves où leurs interlocuteurs les visages des uns et des autres, tandis qu’un mystérieux essaim destructeur leur tourne autour. La Docteure revit elle-même un événement clé de son passé, qu’elle avait enterrée au-delà de ses souvenirs. Elle était alors sous la forme de Jo Martin (son incarnation d’avant le premier Docteur), participant à une mission avec trois collaborateurs (Seigneurs du temps?) pour tenir en échec Swarm et Azule. Ces derniers tenaient des milliers d’otage au sein d’entités vaisseaux nommées Passengers, qu’ils désintégraient pour faire valoir leurs revendications contre l’emprisonnement du temps. Mais l’ancienne incarnation du Docteur parvint à les tromper en dissimulant six prêtresses Mouri dans un des Passengers, et elle les tint en échec. C’est ainsi que les prêtresses domptèrent le temps au sein du temple d’Atropos durant toutes ces années, jusqu’au passage du Flux qui ravagea la planète Temps, et introduit ce déséquilibre qui embête bien tout le monde.

Pour Chris Chibnall c’est un peu tout ou rien, avec beaucoup de rien, et d’un coup au gros tout. Once Upon, Time est de ces épisodes qui arrivent sans crier gare et qui balancent toute la sauce qui aurait pu s’éparpiller un peu plus également dans le peu de contenu des épisodes précédents. L’auteur de ces lignes serait bien le dernier à s’en plaindre, car nous avons enfin la preuve que le showrunner n’a pas cherché à modifier la ligne temporelle du Docteur pour tout bazarder ensuite. L’épisode revient donc sur les événements de la saison 12 en les incorporant plutôt intelligemment à l’arc Flux, tout en remettant en ordre les éléments épars des deux premières épisodes de la saison. Nous retrouvons la Docteure fugitive incarnée par Jo Martin et nous entendons pour la première fois parler d’un combat des temps obscurs, entre le temps et l’espace. Le temps étant une force qui lutte pour asservir l’espace, avec la complicité de Swarm et Azule, et d’un essaim d’insectes qui rappellent un peu les créatures de Pitch Black. Cette force veut désormais reprendre le contrôle car l’équilibre a été bouleversé par le flux qui dévore peu à peu l’espace (si vous ne suivez plus, c’est encore pire en regardant l’épisode). La planète Temps et ses prêtresses ne sont pas sans rappeler les fonctionnaires du temps de la série Loki qui introduisait le multi-verse de Marvel un peu plus tôt cet année. Il serait néanmoins injuste d’accuser Doctor Who de pompage car la production de cette saison démarra bien avant la diffusion de la série Marvel sur Disney +.

Hé oui, Clara n’a pas vu ces événements dans la timeline de ton prédécesseur Eleven, chère Thirteen, alors qu’elle avait quand même réussi à déterrer ce bon vieux War Doctor. A croire qu’il y’a de nouvelles surprises à chaque fois qu’on y plonge ! Hors ce procédé qui permet toujours de s’en sortir à bon compte en invoquant la perte de mémoire (très anglais il faut le dire, hein BoJo), Once Upon, Time s’en sort plutôt bien dans son toutéliage. C’est même un des épisodes les plus intéressants livrés par Chris Chibnall. Le showrunner a visiblement pris à coeur de faire du Moffat, mais à sa façon, en tordant les lignes temporels et en invoquant tous les ennemis du Docteur, attirés par le territoire post apocalyptique laissé par le flux (après les Sontaran, les Daleks, les Cybermen, et toujours un ange qui attend son heure). le même flux qui, paraitrait-il aurait été créé (encore) contre le Docteur – mais ça c’est pour plus tard. Chibnall en profite pour parler un peu plus de la vie de Dan et de Vinder, et nous rappeler qui est Yaz. Tous ces éléments finissent par perdre le spectateur, alors que Steven Moffat prenait soin de tout garder à peu près lisible. Ces noeuds aux cerveau ne sont guère étonnants, car un minimum de récit linéaire est toujours nécessaire pour introduire de nouveaux éléments. Ici il n’y a quasiment que du neuf, et aucune linéarité. On en rajoute encore avec l’histoire de Bel, une survivante du Flux inconnue au bataillon à la recherche de son amoureux (SPOILER c’est Vinder), sur une planète dont on a jamais entendu parler. La sous-intrigue de trop dans un programme déjà lourd, qui a probablement été rajoutée pour séduire les adolescent(e)s.

Malgré ces scories formelles, Once Upon, Time redonne un peu d’espoir dans cette dernière saison de Jodie Whitaker. Le type à la barre du navire a peut-être repris le contrôle.
N : 7
IM : 8