22-05 Timelash
De Glen McCoy ( 2 épisodes de 45 mn )
Réalisation : Pennant Roberts
Planète Karfel. La population est sous le joug du Borad, un tyran qui n’apparaît que par téléviseur interposé, mais qui n’hésite pas à faire éxécuter les opposants en les faisant jeter dans un portail temporel. Le Maylin, premier des cinq grands conseillers de Karfel, est devenu avec le temps le bras droit du tyran. Alors que son beau-fils tente de lui faire entendre raison, le Maylin en place trahit sa volonté de chute du régime. Il est aussitôt convoqué par le Borad et éxécuté par le biais d’un accélérateur temporel (!). Pour se venger, la fille subtilise un précieux médaillon au nouveau Maylin et disparaît avec lui dans le TimeLash, pour réapparaître sur Terre au 19ème siècle dans la demeure écossaise d’un certain Herbert. Pris dans un corridor temporel, le TARDIS met ses occupants à rude épreuve. Ils se stabilisent près de Karfel et sont accueillis à bras ouvert par le nouveau Maylin, le sournois Tekker, qui compte bien forcer le Docteur à récupérer le médaillon en échange de la vie de Peri. Alors que la jeune compagne tente d’échapper à ses geoliers, le Docteur retrouve la fille et le médaillon en Ecosse et se voit contraint d’embarquer le jeune Herbert. Ils devront trouver un moyen de faire cesser les agissements du Borad avant qu’un conflit ouvert n’éclate avec les anciens alliés de Karfel.
Cause toujours avec tes régénérations. Moi j’ai mon accélérateur temporel.
Timelash peut paraître riche sur le papier, mais le résultat se rapprocherait plutôt de l’accumulation de péripéties pour faire entrer le scénario dans la nouvelle durée des arcs de la série. L’histoire est un recyclage de déjà-vu, de l’oppression de la planète par un Big Brother au plan impliquant une attaque étrangère en passant par le scientifique défiguré qui s’entiche de miss Peri. Les épisodes s’étirent inutilement et le second part littéralement en vrille dans son dernier quart d’heure. Le Docteur décide d’écraser le TARDIS avec Herbert dans un missile de l’armée Bandril (les ennemis de Karfel), puis revient tout pimpant pour accueillir le clone du bad guy laissé pour mort dans une ultime scène terriblement gênante. Timelash offre néanmoins des moments drôles, comme ce commandant des Bandril improbable et la marionnette étrange qui attaque Peri, ces personnages qui font semblant de se battre à coté d’une porte des étoiles plus cheapos tu meurs et quatre vingt dix huit pour cent du jeu de Paul Darrow en super méchant comploteur (la conclusion du personnage reste un mystère scénaristique).
Hahaha je vais tous vous rouler, puis crever bêtement par altruisme
On peut tout de même féliciter Robert Ashby pour avoir su rendre le vilain crédible au sein de toute cette vaine agitation. Scientifique mutant, le Borad dirige le Conseil à travers une marionnette que campe un Denis Carey (Le professeur Chronotis de Shada) d’un calme effrayant. Le jeu d’Hashby contraste avec celui de Paul Darrow en ce qu’il se montre aussi tempéré et sûr de lui que son alter égo télévisuel, et en devient du même coup plus inquiétant. Son maquillage hybride est également réussi. L’invitation d’Herbert George Wells au sein de l’arc est quand à elle bien hasardeuse. Prétexte à l’insertion de références qui auraient inspirées l’écrivain pour écrire la machine à explorer le temps, la guerre des mondes ou l’Homme Invisible (un procédé ingénieux qui sera repris avec Dickens en 2005), elle peine à emporter l’adhésion pour deux raisons. La première est la difficulté, même faisant abstraction de la jeunesse, à identifier ce jeune homme babillard, naïvement héroïque et un brin machiste au futur H.G Wells. La seconde est la volonté de ne pas divulguer l’identité du voyageur avant la fin, alors que les références dispersées à son oeuvre l’avaient grillé depuis longtemps. La rencontre de l’écrivain avec le Docteur, qui aurait pu être un des grands moments de la série, se trouve ainsi réduite à l’anecdote au cœur d’un épisode peu inspiré. On peut enfin se demander pourquoi Glen McCoy a tenu à faire référence à une première visite sur Karfel impliquant Three et Jo (et d’autres compagnons…) qui n’a jamais existé au cœur de la série. Ce n’est pourtant pas le matériel qui manque.
Le très impressionnable H.G Wells songe à écrire un traité de mécanique
N : 5
IM : 4
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