33 / 7-11 The Crimson Horror
De Mark Gatiss
Réalisation : Saul Metzstein
Yorkshire 1893. De mystérieux crimes se succèdent où chaque victime est retrouvée pétrifiée, la peau virée au rouge. Alors qu’une photo voit le visage du Docteur se dessiner dans la rétine d’une des victimes, Madam Vaastra, Jenny Flint et Strax décident d’enquêter in situ. Jenny infiltre Sweetville, une communauté puritaine dirigée par Mrs Gillyflower, une timbrée de l’apocalypse, et dans l’ombre par le mystérieux Mister Sweet. Jenny retrouve le Docteur atteint du même syndrôme, mais bien en vie, et que les personnes sont noyées dans un venin rouge. Eleven lui explique que lui et Clara sont arrivés il y’a quelques semaines pour enquêter sur les meurtres et qu’ils se sont fait capturer par Mrs. Gillyflower. Eleven et Jenny délivrent Clara. Madame Vaastra leur explique que les Siluriens ont dû combattre ce poison rouge lorsqu’ils étaient sur Terre durant la préhistoire. Gillyflower et Sweet projettent d’empoisonner l’air avec leur substance empoisonnée.
Une mère victorienne + sa fille + un symbiote = des rapports compliqués
Nous voilà donc de retour dans l’Angleterre victorienne, officieusement dans la prolongation de l’enquête du Docteur pour résoudre le mystère de Clara. Venu la confronter à sa double londonienne, il loupe un peu la sortie mais retrouve Madam Vaastra, Strax et Jénie. C’est une chose inédite, y compris dans les classiques, de créer un pied à terre pour le Docteur en dehors de notre époque mais l’habitude prend. Confronter ces trois personnages atypiques aux rigides mœurs de la bourgeoisie victorienne est un réservoir comique sans fin pour Moffat et sa team. Le running gag du notable victorien client du trio de détective qui s’évanouit dès qu’il voit quelque chose d’inhabituel traduit bien cet état d’esprit. Peut-être est-ce aussi l’occasion de mener de façon détournée un Sherlock Holmes à l’ère victorienne, puisqu’il n’est maintenant plus un secret que la Silurienne aurait inspiré le détective de Baker Street à Sir Arthur Conan Doyle (tant pis pour le Dr. Joseph Bell). C’est Jenny, un peu mise en retrait précédemment par ses collègues Siluriens et Sonatarans, qui aura le gros rôle dans cette aventure. Cette enquête victorienne classique est aussi l’occasion de faire revenir devant les caméras un monument de la culture britannique, Diana Rigg, qui interprétait Emma Peel dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Le rôle de Mrs Gillyflower annonçait pour elle un retour plus prolongé dans Game of Thrones dans le rôle de Lady Tyrell (et dans la très sympathique série You, Me and the Apocalypse).
Mais…MAIS c’est Emma Peel !
Mark Gatiss brise un peu les habitudes en se plaçant du côté des détectives qui débarquent dans l’aventure du Docteur et de sa compagne, ce qui a pour effet de donner un peu plus d’allant à la première partie qui est plutôt bien écrite et menée tambour battant. La dynamique du trio (emportée par un Strax dans une forme guerrière) et le personnage émouvant d’Ada, la fille défigurée de Mrs Gillyflower, éclipsent un peu le Docteur et Clara. La résolution de l’enquête reste aussi décevante, dévoilant que Mr. Sweet n’est qu’un symbiote malfaisant et la chef de la communauté une folle qui avait besoin d’un leader. Dès lors, on se retrouve face à un final verbeux et abrupt, sans grande surprise. Et Gatiss de surenchérir sur la fin, rappelant le délice que constitue pour le Docteur le mystère encore non résolu de Clara. La dernière scène se pointe alors, elle aussi sortie de nulle part avec les deux terreurs dont Clara est la nounou qui découvrent un peu facilement qu’elle a fait du voyage dans le temps son nouveau passe- temps. La menace de voir des gamins intégrer l’équipage du TARDIS se profile.
Madam Vaastra tombe le voile. L’anglais victorien tremble.
N : 7
IM : 5
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