Christmas Special 2013 – The Time of the Doctor
De Steven Moffat
Réalisation : Jamie Payne
Clara doit faire passer le Docteur pour son petit copain lors du repas de Noël Mais ce dernier a bien d’autres soucis car tous ses ennemis ont répondu à un message retransmis dans tout l’espace et le temps, et qui provient d’une seule et même planète. Il se présente nu au rendez-vous car il est en partance pour une Eglise. Il y sera conduit par une tête de cyberman piquée au marché de Maldovar qui lui martelle que le nom de cette planète est Gallifrey. Tasha Lem, mère supérieure de l’Eglise de l’Unité Papale (centre spirituel de l’univers) qui protège les lieux lui dévoilera peut-être ce qu’il souhaite savoir. Elle le téléporte, ainsi que Clara à la source de la transmission : Un village nommé Noël, sur la planète Trenzalore). Dans ce village, personne ne peut mentir, spécialement près de la Tour d’où vient le mystérieux message.
Pas un politicien dans le coin à des kilomètres à la ronde
Dans cette Tour, le Docteur retrouve la faille dans l’enveloppe de la réalité qui poursuivait Amy Pond après l’explosion du TARDIS. Cette faille a été exploitée par par les Seigneurs du Temps pour transmettre la question : DOCTOR WHO ? S’il donne son nom, ils sauront qu’ils peuvent passer en sécurité par cette faille. Le Docteur sait que leur retour ramènera la Guerre du Temps, mais il veut rester car il sait que la planète sera rasée pour éradiquer la menace. Il renvoie Clara chez elle avec le TARDIS. Pour empêcher les Time Lords de revenir, la mère supérieure détourne son Eglise pour que le Silence reste. Les Kovarian, des membres de la nouvelle Eglise du Silence, poursuivront le Docteur dans sa ligne temporelle (c’est à la mode décidément) pour qu’il n’atteigne pas Trenzalore, faisant exploser son TARDIS et chargeant River Song de l’éxécuter. Le Docteur s’autoproclame shérif de Noël et protège pendant 300 ans cette faille et les gens de Noël contre tous ses ennemis (sontaran, dalek, cybermen…). Lorsque le TARDIS réapparaît avec Clara, à l’issue de cette période, il a déjà bien vieilli, car toutes ses régénérations sont épuisées.
Eleven, seul rempart contre la destruction de Noël
On se souvient de la prophétie de Dorium Maldovar à la fin de la saison 6 : « Dans les vastes plaines de Trenzalore, à la chute du Onzième, lorsque aucune créature vivante ne pourra mentir ou s’abstenir de répondre, une question sera posée.« . Nous y voici donc. Et oui. Il l’a fait !
Steven Moffat est parvenu à lier toutes les storylines de son onzième Docteur en un coup de baguette magique qui s’appelle The Time of the Doctor. Troisième volet de la « trilogie » ambitieuse du 50ème anniversaire, ce christmas special suit la résurrection de Gallifrey et il revient aux sources de l’explosion du TARDIS et du détournement de Melody Pond / River Song en assassin. Tout n’est pas fait de la façon la plus subtile. Cette faille se trouve être créée par ceux-la même qui voulait l’empêcher de s’ouvrir (les Kovarians), comme si le showrunner avait voulu exécuter un ultime effet de manche, alors que ça n’était pas nécessaire. Le boulot fait à côté parlait de lui-même. Ce qui reste est un sentiment de complétude pour l’ère d’Eleven, chose qui était loin d’être gagnée à la vue du nombre de pages ouvertes. L’Heure du Docteur est aussi un festival de bad guys : Silents (dont on découvre qu’ils étaient des prêtres confesseurs…), anges pleureurs, Daleks, Cybermens, Sontarans. On peut regretter que toutes ces apparitions soient un peu amoindris par la densité de ce qui se passe à côté et du fait que la réunion des anciens a déjà eu lieu à d’autres occasions.
Tasha Lem impose le silence
Ce chant du cygne nous donnera l’occasion de voir Eleven véritablement se poser pour ses derniers siècles. La malédiction du Docteur qui voit mourir ses compagnons se brise. C’est sa vie qui se déroule à son tour en accéléré et c’est une Clara toujours aussi jeune qui le visite à plusieurs reprises, sans cesse renvoyée à son époque, mais de retour in fine pour le voir passer l’arme à gauche. Ayant vu sa tombe à Trenzalore, nous savons que le Docteur va y mourir. Dès le retour de son TARDIS / tombeau sur la planète, nous savons que la guerre va s’intensifier et que la fin est inéluctable. Mais nous savons aussi qu’il y’aura un autre Docteur et que Clara ne sera pas la dernière compagne. Cette info extradiégétique n’empêche pourtant pas d’apprécier le spectacle et de ressentir toute la mélancolie et la puissance de la dernière heure d’Eleven. Matt Smith est impérial pour ce dernier tour, grimé et vieilli, flanqué d’une tête de cyberman nommé Handles. Il reste ce clown qui amuse les enfants tout en endossant un rôle de protecteur sur des générations. Jenna Coleman (qui a fait tomber le Louise pour le cinquantième anniversaire) porte encore sur ses épaules un poids très lourd : En l’espace de trois épisodes, elle est devenue la compagne la plus importante de la série. Et pour cause, c’est grâce à elle que Doctor Who perdurera. Alors qu’Eleven allait se rendre aux Daleks, elle demande aux seigneurs du temps à travers la faille de changer le futur du Docteur. Obéissant à sa requête, ils ouvrent une faille plus grande pour lui transmettre une treizième régénération, et même un nouveau cycle. Revigoré, Eleven rase tous ses ennemis, avant d’entreprendre sa transformation.
Steven Moffat doit alors gérer l’au-revoir de ceux qui ont connu Doctor Who avec Eleven. Il le fera de façon sensiblement différente de Russell T.Davies, moins dramatique, mais toujours en pétant le quatrième mur : Le « Je ne veux pas partir » de David Tennant devient un plus serein « Je serai toujours le Docteur, mais les temps changent et je dois aussi changer. On doit changer tant qu’on se souvient des personnes qu’on a été mais je n’oublierai rien de cette vie » dit-il à une Clara bouleversée. A la lumière du passé retrouvé par ces derniers épisodes, ces phrases prennent tout leur sens. Murray Gold prend le relai. Eleven revoit Amelia Pond, le premier visage rencontré par cette incarnation, puis le fantôme d’Amy Pond, qui lui adresse un dernier au revoir. Et paf. La régénération la plus brutale de la série dévoile Peter Capaldi.
L’horloge a sonné le douzième coup. Il est temps pour un nouveau tour de cadran.
N : 9
IM : 10
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