35 / 9-03 Under the Lake
35 / 9-04 Before the Flood
de Toby Whithouse
Réalisation : Daniel O’Hara
2129. Un vaisseau mystérieux est recueilli dans une base pétrolière sous-marine en Ecosse. Le capitaine du complexe est accidentellement(ou pas) brûlé vif et transformé en fantôme, bientôt rejoint par un autre spectre aux allures de croque mort venu du vaisseau. Trois jours plus tard, Le Docteur et Clara débarquent sur les lieux. Twelve informe l’équipage cloitré que la seconde entité vient de la planète Tivoli, connue pour la grande lâcheté de ses habitants. Après un long déni, le Docteur conclue qu’il s’agit bien de fantômes, ce qui renforce évidemment son enthousiasme. Tous s’organisent pour les capturer dans une cage de Faraday située dans le vaisseau. Les spectres leur dévoilent ensuite des coordonnées cryptées. Le Docteur conclue que les fantômes sont des transmetteurs et que le lieu ciblé par ceux qui ont envoyé les coordonnées est une église. Celle-ci a été ensevelie sous les eaux suite à l’inondation qui s’est produite à l’endroit même en 1980. Autre découverte : les coordonnées inscrites dans le vaisseau/tombeau sont faites pour rester dans la mémoire de celui qui les lit, même après leur mort. Alors que le vaisseau est inondé, le groupe est séparé en deux. Le Docteur décide de retourner en 1980 quand le vaisseau a été envoyé, juste avant l’inondation. Mais aussitôt, Clara se retrouve face au fantôme du Docteur, qui est donc mort en 1980.
Ludwig Van, illustration du Bootstrap Paradadox
Un deuxième Two-Parter à ce stade de la saison ! Il faut s’y habituer car cette saison 9 ne comporte que très peu d’épisodes loners. Under the Lake / Before the Flood est construit à la façon d’une enquête temporelle influencée par les enquêteurs, les événements qui ont lieu lors du second épisode se trouvant être les causes de ceux du premier. A priori une brillante idée, mais qui pêche dans l’exécution. Même si on retrouve quelques signatures de Toby Whithouse (Un Tivolien était déjà apparu dans un de ses meilleurs épisodes, The God Complex), ce double porte bien la marque de Steven Moffat. Il s’en dégage un coté Sherlock par ce recours constant à l’ingéniosité du Docteur, embarqué dans des monologues de révélations continues. Dans l’optique de l’enquête, il aurait été judicieux de dissimuler des indices pour rendre la première partie plus interactive ou rétrospectivement habile, les mises en scènes du Sherlock Holmes de Conan Doyle (et dans une moindre mesure de celui de Moffat & Gatiss) ne tirant leur efficacité que du mélange d’imprévisibilité et d’évidence de ses conclusions. Le symptôme le plus voyant de ce démonstratisme un peu vain est cette nouvelle tentative de faire sauter le 4ème mur après Listen. Twelve nous parle du bootstrap paradox (google it ! qu’il nous dit) et du fan de Beethoven qui compose lui-même la Vème symphonie pour revenir en fin d’épisode pour nous expliquer la scène avec un petit clin d’œil. Aux origines peu évidentes, la liste de morts composée par Twelve a à ce stade un arrière-goût d’ajout scénaristique. Plus généralement, ce two-parter baigne dans un paradoxe aux règles et aux résolutions approximatives qui rappelle certaines heures d’Eleven. Pas les meilleures.
Twelve a démasqué le malotru qui transforme les corps en récepteurs
Under the Lake / Before the Flood comporte au final peu d’originalités. Il brasse beaucoup de redites de l’ère Moffat (le Docteur face à son double mort rappelle par exemple la confrontation avec son Flesh) alors que la saison précédente avait su innover. Le premier épisode, sous forme d’énigme et de poursuites, resservira la scène à la « Alien » et étirera inutilement le temps. La partie 2 se situe en 1980 avant l’inondation et il s’agit d’influencer le futur pour éviter la mort de Clara. Le croque-mort Tivoli (futur fantôme) vient y enterrer un de leurs anciens tyrans, le Fisher King ( le tyran qui a créé les fantômes pour qu’ils servent de GPS aux siens). Bien qu’un effort ait été fait pour caractériser les membres de l’équipage, notamment l’officier sourde muette qui fait parfois preuve d’intelligence, tous sont au final interchangeables, tous amoureux, tous méfiants, tous passifs ou inconséquents. Ces êtres humains demeurent fondamentalement unidimensionnels et font office de chair à canon. Ils reprocheront donc au Docteur (et à Clara, qui est devenu le Docteur) de les envoyer au casse-pipe, parfois d’une façon irrationnelle, comme ils partiront risquer leur vie juste pour faire avancer le scénario. Nous nous trouvons dans une même absence de cohérence dans les réactions du groupe que nous trouvons dans les jeux temporels.
Il y’a heureusement de bons moments pour soutenir l’intrigue, et un rythme constant. Il y’a aussi ce rappel de l’attachement du Docteur à Clara important pour la suite, son enthousiasme à se frotter à des fantômes ou ce jeu de cartes qu’il transporte encore pour ne plus passer pour un connard insensible. Le Docteur est inquiet de voir que Clara devient comme lui, et il le lui dit ici clairement. Que des éléments impliquant Capaldi et Coleman, qui sont incapables de fournir un mauvais épisode (à une exception près cette saison).
La mort du Docteur : Le pire cauchemar de Clara (et réciproquement)
N : 6
IM : 5
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